BPCO : pas seulement le tabac… le boulot aussi !

06 juillet 2007

Selon le BEH, « la fraction de risque de broncopneumopathie chronique obstructive (BPCO) attribuable aux expositions professionnelles a été estimée à 15% ». Estimée et non calculée, puisque rien ne permet de distinguer une BPCO d’origine professionnelle d’une autre d’origine uniquement tabagique…

Dans la dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire le Pr Jacques Ameille (hôpital Raymond Poincaré de Garches) et ses collègues passent en revue les travaux épidémiologiques sur la BPCO publiés ces trente dernières années. Leur objectif, dresser un état des lieux de la maladie en prenant en compte tous les secteurs socio-professionnels : agriculture, métallurgie, tertiaire…

Les principaux facteurs de risque identifiés sont la silice cristalline, les poussières de charbon, de coton, de céréales et certaines endotoxines. Sans surprise donc, l’industrie minière, le bâtiment et les travaux publics mais aussi la fonderie, la sidérurgie et l’industrie textile sont en première ligne. « La BPCO est une cause importante de mortalité (dans ces secteurs) » affirment les auteurs qui s’appuient sur « plusieurs études autopsiques ».

Plus surprenant peut-être, les ouvriers agricoles du milieu céréalier, les éleveurs de porcs et les producteurs de lait paient aussi un lourd tribut. Ciao le mythe de l’air pur de la campagne ! « Une prévalence élevée de bronchite chronique a été décrite en milieu de production laitière, dans le département du Doubs, » soulignent ainsi les auteurs. Il en va de même chez les éleveurs de porcs, qui travaillent à longueur de journée dans un environnement très concentré en endotoxines.

Dernier point qui n’est pas évoqué, les barmen… A l’oeuvre dans des milieux extrêmement enfumés, les employés des cafés devront encore se pincer le nez et fermer la bouche jusqu’au 1er janvier 2008. Ce jour-là, l’interdiction totale de fumer dans tout lieu public entrera en vigueur.

  • Source : BEH, 27-28/2007

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