Bruit au travail : 6 actifs sur 10 s’en plaignent !
04 octobre 2024
À l'approche de la 9e Semaine nationale de la santé auditive au travail, du 14 au 19 octobre 2024, un sondage Ifop pour l'Association nationale de l'audition révèle l’ampleur du problème : 62 % des actifs se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail. La situation ne s’améliore pas. Bien au contraire.
« Toutes les tranches d’âge, tous les secteurs d’activité sont concernés, sans exception, de plus en plus uniformément (…) » signalait le Président de l’Association nationale de l’audition, le Pr Jean-Luc Puel en parlant du bruit au travail.
Le bruit, dans le BTP ou en open space
Les personnes travaillant dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie (72 %) et dans le secteur du BTP-Construction (83 %) sont davantage touchées par le bruit et les nuisances sonores, tout comme les personnes travaillant en open space (73 %).
Au total, près de 10 millions de Français vivraient des difficultés de compréhension de la parole à cause du bruit au travail et pour 8,5 millions, cette gêne aurait des répercussions en termes d’acouphènes. Jeunes ou plus âgés, tous sont impactés au même niveau.
Sifflements, acouphènes mais aussi fatigue et stress
Les effets sur la santé du bruit et des nuisances sonores au travail dépassent la seule santé auditive. Globalement, 73 % des actifs subissent au moins une répercussion sur leur santé en raison du bruit, et 49 % une répercussion auditive.
Les répercussions auditives frappent plus durement certaines populations :
- 37 % des actifs sont concernés par une diminution momentanée de compréhension de la parole. Elle touche une majorité des salariés du BTP (52 %). Les personnes travaillant en atelier, sur des chantiers ou des chaînes de production sont également surexposées (46 %).
- 32 % des actifs témoignent avoir souffert de sifflements et d’acouphènes. Ces problèmes frappent davantage les ouvriers (39 %), les actifs de la banlieue parisienne (41 %), et les personnes travaillant en atelier, sur des chantiers ou des chaînes de production (40 %).
- Enfin, la surdité touche près d’un quart des actifs occupés (24 %). Elle atteint davantage les hommes (28 %), et les personnes travaillant en atelier, sur des chantiers ou des chaînes de production (35 %).
Mais le bruit et des nuisances sonores au travail se traduisent également par de la fatigue pour 60 % de la population active, du stress (50 %), des troubles du sommeil (33 %), une souffrance psychologique (31 %) et de l’hypertension dans les cas les plus extrêmes (22 %).
Réagir contre les nuisances sonores au travail
Alors que 62 % des actifs occupés se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores, à peine un quart a entamé une démarche pour s’en prémunir : un quart a déjà demandé un équipement de protection individuelle lorsqu’ils sont sur leur site de travail, 24 % ont réalisé un test auditif. 22 % ont déjà consulté un médecin, et 19 % ont déjà demandé un équipement lorsqu’ils sont en télétravail.
Selon les actifs eux-mêmes, leur entreprise ne prend pas encore tout à fait la mesure de la santé auditive des collaborateurs. 44 % estiment que cet enjeu est suffisamment pris en compte, dont 11 % « tout à fait ».
Dans les faits, un peu plus de la moitié des actifs occupés ont vu des solutions leur être proposées (53 %). Leurs employeurs investissent plutôt dans des équipements adaptés (31 % des actifs déclarent qu’on leur a proposé des protecteurs individuels contre le bruit, 28 % des casques de communication spécifiques). 23 % témoignent que les espaces de travail ont été pensés pour réduire le bruit et les nuisances sonores, via la création d’espaces pour s’isoler, ou le réaménagement d’espaces existants.