C’est l’été : les urgences paient la note !
01 août 2002
« Nous travaillons 60 à 70 heures par semaine » ! En fait de 35 heures, au service des Urgences du Centre hospitalier de La Rochelle, comme dans beaucoup d’établissements du littoral, l’été est particulièrement éprouvant…
Et pour cause, le service ne désemplit pas. Comme chaque année à pareille époque d’ailleurs… Mais cet été, le personnel doit faire face à de nouveaux facteurs de stress et d’épuisement : la mise en place de la réduction – théorique ? – du temps de travail (RTT) et les séquelles de la grève des gardes des généralistes.
« Pendant sept mois nous avons supporté les conséquences de ce mouvement », nous a expliqué le Dr Sylviane Dulioust, Chef de service. « Nos équipes ont fait face. Mais aujourd’hui, elles sont épuisées. Sans compter que les médecins n’ont pas tous repris leurs gardes. Et ceux qui l’ont fait obligent les gens à passer par le 15 ! »
Chaque jour d’été, les Urgences de La Rochelle accueillent environ 160 patients. Contre 120 l’hiver. « Les renforts d’effectifs compensent à peine les absences dues aux RTT », reprend Sylviane Dulioust. Résultat, les gardes n’en sont plus vraiment. La nuit, les 4 médecins et les 2 internes ne dorment plus. Ils s’affairent dans tous les sens…
« Les services urgences sont aussi pleins la nuit que le jour », poursuit-elle. «Les gens y ont recours 24 heures sur 24. Nous constatons une augmentation de la consommation de soins et pas seulement dans nos services. Enfin, nous accueillons de plus en plus de familles en errance, albanaises ou kosovars. Elles viennent nous trouver parce que les structures d’hébergement sont surbookées. Nous mettons donc des matelas sur le sol et là encore, nous faisons face> ».
Au petit matin, Sylviane Dulioust contacte la DDASS, avant de passer remonter le moral de ses troupes. Lequel semble décliner chaque jour…