Calculs rénaux : attention aux sucres ?
18 septembre 2023
On savait déjà que l’alimentation jouait un rôle dans l’apparition des calculs rénaux, ces petits cailloux qui se forment dans les voies urinaires et peuvent les obstruer. Une récente étude suggère que les sucres ajoutés contenus dans les aliments transformés pourrait également contribuer à leur formation.
Les coliques néphrétiques provoquent des douleurs abdominales et lombaires intenses, des nausées, des vomissements, de la fièvre, des frissons et des urines sanglantes. Elles sont le plus souvent dues à la présence de calculs au niveau des reins, de petites pierres formées par divers composants comme le calcium, l’oxalate de calcium ou l’acide urique. Les douleurs sont provoquées par l’obstruction des voies urinaires par ces calculs.
Les facteurs de risque de cette pathologie présentant un fort risque de rechute sont connus : être un homme adulte, présenter une obésité, souffrir de diarrhée chronique, d’une maladie inflammatoire de l’intestin, du diabète ou de la goutte. De plus, « une hydratation insuffisante ou l’alimentation (un excès de sel et de protéines d’origine animale ou le manque de fruits, de légumes et de produits laitiers) favorisent la formation des calculs rénaux », indique le service de néphrologie et d’hypertension du CHUV, le Centre hospitalier universitaire vaudois.
+ 39 % de risques liés aux sucres ajoutés
Mais l’excès de sel ou de protéines ne seraient pas les seuls incriminés. Selon une récente étude publiée dans la revue Frontiers in Nutrition, les sucres ajoutés largement présents dans les aliments transformés pourraient également favoriser la formation de ces calculs rénaux, concernant environ 10% de la population française.
C’est en tout cas ce que suggère l’étude des données de près de 30 000 personnes, recueillies dans le cadre de l’enquête nationale américaine d’examen de santé et de nutrition (NHANES) entre 2008 et 2017. Après ajustement de différents facteurs comme l’alimentation, l’âge, le sexe, l’IMC, etc., les chercheurs ont pu établir une association positive entre la consommation de sucres ajoutés et le fait de souffrir de calculs rénaux.
Dans le détail, les participants dont l’apport en sucres ajoutés était parmi les 25% les plus élevés de la population avaient 39 % de risques supplémentaires de développer des calculs rénaux au cours de l’étude. Les participants dont plus de 25 % des apports énergétiques totaux provenaient de sucres ajoutés présentaient en outre un risque 88% plus élevé comparés à ceux dont moins de 5 % de ces apports provenaient de sucres ajoutés.
Obésité et hypertension
Cependant, reconnaissent les chercheurs, les mécanismes de la relation entre la consommation de sucres ajoutés et le risque accru de développer des calculs rénaux ne sont pas encore connus. D’autres études seront nécessaires pour les découvrir. Quoi qu’il en soit, les méfaits de l’excès de sucre sur la santé sont désormais largement documentés. Il favorise notamment l’obésité, les maladies du foie, le diabète de type 2, un taux élevé de « mauvais » cholestérol et l’hypertension, voire de certains cancers.
A noter : Pour rester en bonne santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas consommer plus de 50g de sucres ajoutés par jour (environ 12 cuillères à café), afin que l’apport en sucres ne dépasse pas les 10% de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant.