Cancer : chauffer les tumeurs pour mieux les combattre

02 janvier 2017

Chimiothérapies, radiothérapies… Les traitements des cancers consistent à s’attaquer aux tumeurs. Toutefois, aux stratégies thérapeutiques s’opposent entre autres, les résistances physiques de ces dernières. Des chercheurs français ont développé une technique nouvelle pour rendre les cellules cancéreuses plus vulnérables aux produits de traitement. Elle consiste à ramollir des tumeurs malignes en les chauffant… de l’intérieur.

Les tumeurs se caractérisent notamment par leur rigidification. Provoquée par l’organisation anormale des fibres de collagène et des matrices extracellulaires, elle est un marqueur de malignité et peut promouvoir la prolifération des cellules cancéreuses et la migration des métastases. De plus, la matrice extracellulaire forme une barrière physique qui limite la diffusion des agents thérapeutiques dans la tumeur. Pour s’attaquer à cette structure, une difficulté freine les efforts des scientifiques : cette matrice lie aussi bien les tumeurs que les organes sains. L’affaiblir est donc à double tranchant.

Une équipe de chercheurs du CNRS, de l’INSERM, de l’Université Paris Descartes et de l’Université Paris Diderot est toutefois parvenue à ramollir des tumeurs malignes en les chauffant. Ce procédé dit de nanohyperthermie consiste à injecter « des nanotubes de carbone […] directement dans les tumeurs puis [de les activer] par laser », expliquent-ils. « Les tissus sains autour ne sont donc pas affectés. » Dans le détail, « lors de deux séances à un jour d’intervalle, des tumeurs ont été chauffées à 52°C pendant trois minutes ». Résultat, « elles se sont d’abord rigidifiées, avant de ramollir progressivement dans la dizaine de jours qui [a suivi] le traitement », notent les auteurs.

La nanohyperthermie dénature localement les fibres de collagène et réduit à long terme la rigidité et le volume des tumeurs. Elle pourrait servir de traitement adjuvant pour épauler les chimiothérapies, devenant ainsi un outil supplémentaire dans l’arsenal anticancéreux.

  • Source : CNRS, 2 janvier 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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