Cancers du sein agressifs : stopper les métastases

09 août 2016

Malgré les progrès de la recherche, certains cancers du sein les plus agressifs résistent encore aux traitements. Mais des chercheurs français ont découvert l’origine de cette faible sensibilité des cellules cancéreuses aux molécules thérapeutiques. Ils auraient même trouvé le moyen de bloquer ce mécanisme.

En France, 15% des femmes diagnostiquées pour un cancer du sein sont atteintes de la forme la plus invasive. Dite « triple négatif », cette dernière se caractérise par une migration rapide des cellules tumorales dans l’organisme. Mais des chercheurs de l’INSERM ont mis le doigt sur une solution pour freiner ce mécanisme. La clé ? Intercepter et inhiber la Prickle1, cette protéine à l’origine de la formation des métastases.

Les scientifiques ont commencé par isoler des cellules tumorales in vitro produisant des taux de Prickle1 deux à trois fois supérieurs, comparés aux autres cellules spécifiques d’un cancer du sein classique. « En bloquant l’expression du gène codant Prickle1, (…), la capacité des cellules à migrer a diminué de 60% à 90%. »

Une efficacité in vivo ?

Seconde étape, tester l’efficacité de cette méthode sur un modèle vivant. Les chercheurs ont donc greffé à des « souris des cellules tumorales semblables à celle étudiées in vitro, mais dans lesquelles Prickle1 a été inhibée ». En 33 jours, le volume de la tumeur était inférieur de 50% à 90% par rapport aux murins atteints d’un modèle de cancer du sein classique. Et les bénéfices ne s’arrêtent pas là : « les métastases observées dans les poumons et dans le foie étaient nettement moins nombreuses » après inhibition de la Pickle1. « Certaines souris n’en n’ont même développées aucune », précise Jean-Paul Borg, directeur de l’étude au Centre de recherche en cancérologie de Marseille.

L’implication de cette protéine Prickle1 dans la migration des métastases relève donc de la certitude. A ce jour un brevet a été déposé et l’espoir de mise au point d’un traitement contre le cancer du sein triple négatif existe bel et bien. Trois stratégies thérapeutiques sont à ce jour envisagées.

*Equipe « Polarité cellulaire, Signalisation et Cancer », labellisée par la Ligue nationale contre le cancer, Centre de recherche en cancérologie de Marseille – unité 1068 Inserm/Institut Paoli-Calmettes/Aix-Marseille Université/CNRS.

  • Source : INSERM, le 20 juillet 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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