Cancer colorectal : quand le tabou du « caca » coûte des vies

12 février 2025

Le cancer colorectal, deuxième cause de décès par cancer en France, pourrait être guéri dans 90 % des cas s'il était détecté à temps. Pourtant, seuls 34 % des Français concernés effectuent le dépistage recommandé. Une nouvelle étude de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer met en lumière les freins culturels, notamment liés aux tabous des selles, qui empêchent de sauver 6600 vies chaque année.

La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer révèle un paradoxe frappant : alors que 90 % des Français sont convaincus de l’importance du dépistage du cancer colorectal et que 84 % croient en sa fiabilité, moins d’un tiers y participe effectivement. Comment expliquer cet écart ?

La réponse réside largement dans notre rapport au corps et ses tabous. Plus de la moitié des Français de 45 ans et plus considèrent que parler de ses selles reste tabou. Pour 40 % des sondés, le sujet est embarrassant, tandis que 42 % le trouvent dégoûtant.

La peur et le silence

Plus préoccupant encore, ce tabou freine non seulement les initiatives personnelles, mais aussi la parole collective : 45 % des Français se disent gênés à l’idée d’aborder ce sujet avec leurs amis. Le dépistage demeure un sujet encore trop limité à la sphère médicale et intime…

L’importance des proches

Cette autocensure collective entraîne des conséquences directes : seuls 11 % des Français sont encouragés au dépistage par leurs proches, alors que leur influence pourrait être décisive en matière de santé.

Enfin, 57 % des sondés ne font pas le test… par peur des résultats.

Une nouvelle campagne pour briser les tabous

Comme le souligne François Dupré, directeur général de la Fondation ARC : « en 2025, il est temps de dédramatiser le sujet, de briser ce tabou et de faire du dépistage une évidence pour sauver des vies. »

C’est pourquoi la Fondation lance « Ne lâchez rien tant qu’ils ne lâchent rien ! », une campagne de prévention innovante portée par le personnage de Mr Popo.

La situation est d’autant plus frustrante que le dépistage précoce permettrait de sauver des milliers de vies chaque année. Un simple test pourrait faire la différence, à condition de surmonter ces barrières culturelles qui coûtent des vies.

Pour en savoir plus : nelachezrien.fr

  • Source : Fondation ARC

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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