Accueil » Médecine » Cancers » Cancer de la prostate : enfin un traitement efficace après une récidive ?
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Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme avec 59 885 nouveaux cas en 2023 en France. Après le traitement initial, une chirurgie ou une radiothérapie, certains patients voient leur cancer récidiver. Il est parfois plus agressif et la maladie se propage plus rapidement. « L’hormonothérapie, que nous proposons aux patients depuis 30 ans, n’a pas amélioré la survie, pas plus que les autres traitements. Ces résultats constituent donc une véritable révolution », pointe, dans un communiqué le Dr Stephen Freedland, directeur du Centre de recherche intégrée sur le cancer et le mode de vie du Cedars-Sinai Cancer (Los Angeles, Etats-Unis).
Celui-ci est co-investigateur principal d’une étude qui a testé un nouveau traitement pour ces patients, combinant une hormonothérapie standard et l’enzalutamide, un inhibiteur des récepteurs des androgènes utilisé dans le traitement du cancer de la prostate à un stade avancé. Objectif : proposé une option thérapeutique efficace a ces patients à risque d’une récidive métastatique de la maladie. Les résultats de ce travail ont été publiés en octobre dans la revue New England Journal of Medicine (NEJM).
L’essai a inclus plus de 1 000 patients provenant de 244 centres répartis dans 17 pays. Ces patients présentaient tous un risque élevé de récidive après une intervention chirurgicale ou une radiothérapie. Leur taux d’antigène prostatique spécifique (PSA) avait en effet augmenté rapidement après le traitement, signe d’un risque élevé de récidive et de propagation, souvent aux os ou à la colonne vertébrale.
Les patients ont été répartis de manière aléatoire en trois groupes : l’un a reçu l’hormonothérapie seule (leuproréline), l’autre l’enzalutamide seul, le dernier une combinaison des deux médicaments. Résultat ? Après huit ans, le risque de décès était inférieur de 40,3 % chez les patients qui avaient reçu l’association des deux médicaments. Dans le détail, la survie globale à 8 ans était de 78,9 % dans le groupe recevant le traitement combiné, de 69,5 % pour le groupe ayant reçu le leuproréline seul (hormonothérapie), de 73,1 % pour le groupe ayant reçu l’enzalutamide seul.
« Ces découvertes importantes mettent en évidence un traitement qui prolonge la survie des hommes atteints d’un cancer de la prostate agressif, a déclaré le Dr Hyung Kim, oncologue urologue et chef du service d’urologie du Cedars-Sinai. Cette dernière analyse complète les études précédentes qui ont démontré que l’enzalutamide améliorait significativement la survie dans d’autres contextes de cancer de la prostate et modifiera notre prise en charge des patients ».
A noter : cette étude a été financée par Pflizer et Astellas Pharma, co-développeurs de l’enzalutamide.

Source : The New England Journal of medicine, Cedars-Sinai Medical Center

Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche
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