











Ce travail mené par des chercheurs de l’INSERM, du CHU de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, et de l’Université de Liège en Belgique, montre que « l’exposition au chlordécone est associée à une augmentation du risque de cancer de la prostate ». Entre 2004 et 2007, les auteurs ont suivi 709 patients et 703 sujets indemnes, tous originaires des Antilles. Cette étude de cas publiée dans le Journal of Clinical Oncology, a été menée dans le cadre d’un programme de recherche intitulé « Karukera ». Ce dernier « vise à identifier et caractériser des déterminants génétiques et environnementaux de survenue et d’évolution du cancer de la prostate aux Antilles ».
Toutefois, ces résultats sont nuancés par deux facteurs. D’une part, l’augmentation du risque de cancer de la prostate n’est significative que « lorsque les concentrations sanguines (de chlordécone) sont supérieures à 1µg/l ». D’autre part, tous les hommes suivis pendant cette étude ne présentent pas le même risque. En effet, « il est multiplié par 5 chez ceux qui ont également des antécédents familiaux de cancer de la prostate, et qui ont vécu dans un pays occidental ».
Massivement utilisé entre 1973 et 1993 dans les Antilles, le chlordécone est un perturbateur endocrinien déjà classé parmi les cancérogènes possibles pour l’Homme par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Son utilisation est d’ailleurs interdite en France depuis 1993. Rappelons enfin qu’en 2008, le gouvernement avait lancé un plan d’action visant à lutter contre la contamination des sols et des produits alimentaires par ce pesticide.
Source : INSERM, Centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre Abymes, Université de Liège, Journal of Clinical Oncology, 21 juin 2010
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.