











Le Pr Gabriel Sandbolm du Karolinska Institutet à Stockholm, a travaillé à partir d’une cohorte de 9 026 hommes de 50 à 69 ans. Une partie s’est vue proposer un dépistage du cancer de la prostate, les autres constituant un groupe contrôle qui n’a pas été dépisté. Le protocole mis en place comprenait un toucher rectal tous les trois ans, de 1987 à 1993. Puis cet examen a été associé à un dosage du PSA. Enfin à partir de 1996 et jusqu’en 2007, seuls les hommes de plus de 69 ans ont participé à l’évaluation.
Au total, 85 cas de cancer prostatique ont été diagnostiqués dans le groupe contrôle, contre 292 dans l’autre groupe. « Mais après vingt ans de suivi, nous n’avons constaté aucune différence de mortalité entre les deux groupes », explique l’auteur de l’étude. Sans oublier que de nombreux cancers ont été diagnostiqués à des stades précoces, et que tous n’ont pas évolué vers des formes graves. Il en ressort que « le dépistage systématique est à l’origine de traitements lourds, et pas forcément utiles ».
Un dépistage non recommandé en France
« De nombreux essais ont été menés sur ce sujet ces dernières années. Pourtant, aucun n’a porté sur une aussi longue période. Or c’est un élément essentiel pour évaluer l’efficacité d’un dépistage systématique du cancer de la prostate », conclut l’auteur.
En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) ne recommande pas le dépistage systématique du cancer de la prostate. Après la publication de deux études, l’une européenne et l’autre américaine, ses responsables ont souligné « qu’aucun élément scientifique nouveau (ne paraît) de nature à justifier la réévaluation de l’opportunité de la mise en place du dépistage systématique ».
Source : BMJ, 1er avril 2011
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