Cancer de la prostate : les autotests de dosage du PSA interdits
27 septembre 2012
Les dispositifs médicaux d’autodiagnostic par dosage du PSA (Prostate specific Antigen) sont désormais interdits en France. L’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) vient de l’annoncer. Ces autotests proposaient de mesurer un marqueur potentiel du cancer de la prostate, l’antigène PSA. Incompatibles avec les recommandations des autorités sanitaires, les deux marques jusqu’alors disponibles ne seront plus en vente dans notre pays.
« La mise sur le marché, l’importation, la distribution en gros et la délivrance au public des dispositifs médicaux d’autodiagnostic par dosage du PSA », sont interdits. « Deux produits fabriqués par les sociétés Vedalab et Nanorepro étaient jusqu’à présent distribués en pharmacie et sur Internet », a indiqué un représentant de l’ANSM à l’agence de presse Destination Santé. « Même si nous n’avons pas de chiffres exacts, leur utilisation semblait toutefois relativement restreinte », a-t-il précisé.
S’en remettre au médecin
En interdisant la distribution de ces tests, l’ANSM s’inscrit en droite ligne des recommandations du récent rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS). Ce dernier soulignait que « les connaissances actuelles ne permettent pas de recommander un dépistage systématique en population générale du cancer de la prostate par dosage du PSA ». En effet, cette mesure ne permet pas à elle seule, d’établir le diagnostic du cancer de la prostate.
Le PSA est un antigène produit par la glande prostatique, dont il est vrai que le taux augmente en cas de cancer de la prostate. Toutefois, cette augmentation n’est pas totalement spécifique et s’observe aussi dans certaines pathologies non-cancéreuses, comme l’hypertrophie bénigne de la Prostate (HBP) ou les prostatites. Sans compter que le fait d’avoir un taux de PSA normal « n’écarte pas la possibilité d’un cancer », précise l’ANSM.
Dans ce contexte, l’Association française d’Urologie (AFU) rappelle également aux hommes qui souhaiteraient s’engager dans une démarche de dépistage du cancer de la prostate, qu’ils doivent se tourner vers un médecin. C’est lui, au terme d’un examen clinique, qui jugera du bien-fondé d’examens complémentaires ou d’un traitement spécifique.