Cancer de l’enfant : quelles avancées face aux tumeurs cérébrales ?

15 février 2021

A l’occasion de la journée internationale du cancer de l’enfant ce 15 février, Gustave Roussy met en lumière ses travaux de recherche sur le gliome infiltrant du tronc cérébral. Cette tumeur constitue la forme la plus grave chez l’enfant et chez l’adolescent.

Un gliome, c’est-à-dire une tumeur cérébrale, est qualifié d’infiltrant lorsque la maladie s’étend aux tissus avoisinants. Dans ce cas, « les cellules cancéreuses se confondent avec les cellules saines la rendant impossible à opérer sans léser les axes neuronaux indispensables à la vie », décrit l’Institut Gustave Roussy de Villejuif. « A l’heure actuelle, le traitement standard est la radiothérapie suivie d’une thérapeutique ciblée. » Mais celui-ci est uniquement symptomatique et non curatif. Le pronostic de ce cancer est par conséquent un des plus sombres des tumeurs de l’enfant et de l’adolescent.

De plus, peu de progrès ont été accomplis ces 30 dernières années en matière de traitements et de taux de guérison. C’est pourquoi Gustave Roussy a décidé de « s’appuyer sur l’arrivée de nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle afin d’exploiter au mieux les connaissances et de développer de nouveaux modèles pour accélérer l’accès à de nouvelles propositions thérapeutiques ».

L’intelligence artificielle pour mieux comprendre ce gliome

Un essai international a permis ces dernières années de réunir de nombreuses informations génomiques issues de portraits moléculaires, de données d’imagerie, de données biologiques et du suivi médical des patients. Ces données sont actuellement en cours d’analyse dans BIOMEDE IA, un programme de recherche innovant basé sur l’intelligence artificielle.

« Parallèlement, afin d’observer la tumeur et de comprendre ses mécanismes, un organoïde sera développé pour chaque patient », explique Gustave Roussy. Qu’est-ce qu’un organoïde ? « Faire croître in vitro la tumeur de l’enfant en 3D. » Ainsi, les chercheurs pourront notamment tester la sensibilité des tumeurs de chaque patient aux différents traitements administrés.

« Ces dernières années nous avons travaillé à une meilleure connaissance biologique de ces tumeurs qui a permis d’affiner leur classification. Il s’agit pour nous maintenant de valider de nouveaux traitements pour les patients grâce aux modèles d’étude que nous avons établis », conclut le Dr Jacques Grill, pédiatre dans le département de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent de Gustave Roussy*.

A noter : « Les tumeurs du système nerveux central sont les cancers les plus fréquents chez les enfants de 0 à 14 ans après les leucémies. Elles touchent près de 25% des enfants dans cette tranche d’âge. Parmi elles, les cancers du tronc cérébral qui représentent 10 à 20% des tumeurs cérébrales pédiatriques sont dans leur grande majorité (80%) des gliomes infiltrants. »

*et responsable de l’équipe Génomique et oncogenèse des tumeurs cérébrales pédiatriques au sein de l’unité Inserm U981, soutenue depuis plusieurs années par les associations de familles dont l’Etoile de Martin

  • Source : Gustave Roussy, 15 février 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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