Cancer de la vessie : la percée de l’atezolizumab
05 juin 2016
Sebastian Kaulitzki /shutterstock.com
Le 15 mars, le laboratoire Roche annonçait une accélération de la procédure d’examen de l’atezolizumab. Un agent immunothérapeutique prescrit dans la prise en charge du cancer avancé de la vessie. L’efficacité de cette molécule a été abordée à l’occasion de l’édition 2016 du congrès de l’American society of Clinical Oncology (ASCO), organisé du 3 au 7 juin à Chicago.
Depuis 2014, l’atezolizumab – commercialisé sous l’appellation Tecentriq® – est reconnu comme une « percée thérapeutique » aux Etats-Unis dans la prise en charge du carcinome urothélial. Forme la plus avancée de la maladie représentant 90% des cancers de la vessie. Le pouvoir de cet agent immunothérapeutique suscite l’intérêt du corps médical depuis plusieurs mois. A ce jour, il existe en effet peu de stratégie thérapeutique efficace pour soigner ce cancer qui peut métastaser jusqu’au bassinet rénal, à l’uretère et à l’urètre.
Comment fonctionne l’atezolizumab ?
Cet anticorps monoclonal présente la particularité de lutter contre la prolifération cancéreuse en se liant à la protéine PD-L1. « Cette molécule réduit de 30% la taille de la tumeur et freine la croissance de cette masse cancéreuse chez 24% des patients », ont confirmé les médecins présents à l’American society of Clinical Oncology (ASCO). Ces résultats sont issus d’une étude menée à partir de 2014 à travers les Etats-Unis, le Canada et l’Europe auprès de 119 patients. Tous avaient reçu l’atezolizumab en première attention.
Une nette efficacité
« Ces résultats confirment les espoirs prêtés à cette molécule. Il s’agit du premier traitement approuvé depuis des années dans la prise en charge du cancer avancé de la vessie », confirme l’équipe du Pr Arjun Balar (Langone Medical Center, New York). « Ce traitement est désormais considéré comme une approche de seconde intention en cas de non réponse à la chimiothérapie à base de platine ». Cette dernière est utilisée depuis les années 7. Elle permet d’allonger en moyenne l’espérance de vie d’un an chez la moitié des patients seulement ». Mais contrairement à l’immunothérapie, la chimiothérapie détruit une partie des cellules environnantes saines en plus d’atteindre les cellules cancéreuses. Enfin la chimiothérapie à base de platine fragilise « les fonctions rénale, nerveuse et auditive ».
Des effets indésirables ?
L’atezolizumab « est majoritairement bien supporté par les patients », confirme le Pr Balar faisant référence à cette récente étude. Les symptômes les plus rapportés sont « des épisodes de fatigue, de diarrhée et des démangeaisons cutanées ».
A noter : aux Etats-Unis, 76 000 patients ont été diagnostiqués pour un cancer de la vessie en 2016. En France, les dernières données répertoriées remontent à 2012 et fixent à 12 000 le nombre de malades concernés.
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Source : American society of Clinical Oncology (ASCO), organisé du 3 au 7 juin à Chicago
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet