











Elaborés respectivement par les laboratoires GSK et Merck & Co, ils préviennent les infections à papillomavirus humain (HPV) des types 16 et 18 – à l’origine de près de 70% des cancers du col. Quant à Gardasil, il ajoute des valences contre 2 virus à l’origine des verrues génitales.
« L’arrivée de ces deux vaccins est un acquis majeur de santé publique » souligne le Pr Patrice Lopès, du CHU de Nantes. « Or d’après un premier bilan en février 2008, nous enregistrons (seulement) 14% de vaccinées parmi les adolescentes de 14 ans, l’âge à partir duquel le vaccin est remboursé. C’est insuffisant ! Il faudrait vraiment faire des efforts, se mobiliser pour augmenter la couverture vaccinale en France ».
Le prix de la vaccination –145 euros par dose ramenés à 135,59 euros lors de l’accession au remboursement de Gardasil– n’est sans doute pas étranger à cette froideur. Surtout que 3 injections successives sont nécessaires. L’arrivée de Cervarix à 111,82 euros la dose, pèsera peut-être dans la balance. Patrice Lopès pour sa part, insiste également sur la sécurité de ces vaccins. « L’un et l’autre sont élaborés à partir de l’enveloppe reconstituée du virus, sans son ADN. A priori donc il n’y a pas de danger. Le seul effet secondaire constaté est une douleur localisée ressentie à l’injection, comme grand nombre d’autres vaccins d’ailleurs ».
Pas de différence entre les 2 vaccins ?
Les deux vaccins sont-ils parfaitement équivalents ? « La comparaison n’est pas si aisée. En termes d’efficacité clinique en effet, il n’y a aucune différence. Les deux vaccins apportent une efficacité de près de 100% contre les virus de type HPV-16 et HPV-18 », nous explique le Pr Philippe Judlin, de la maternité régionale de Nancy.
En revanche pour ce qui est de la réponse immunitaire, le débat reste ouvert. Alors que Cervarix a prouvé le maintien d’un fort taux d’anticorps plus de 6,5 ans après vaccination, ce n’est pas le cas de son compétiteur. « Il est vrai qu’au bout d’un an le taux d’anticorps descend assez rapidement avec Gardasil. Mais personne ne sait exactement à partir de quel taux les anticorps perdent leur efficacité ». A cela s’ajoute le fait que « les méthodes de dosage et les adjuvants utilisés diffèrent d’un vaccin à l’autre. Il faudra donc attendre plusieurs années avant de disposer d’une traduction pertinente de ces données. Mais à ce jour, aucun argument solide n’établit une distinction nette entre les deux vaccins ».
Le juge ultime sera peut-être le financeur des soins. Une différence de 18 millions sur un budget estimé autour de 100 millions d’euros par an, cela risque de peser…
Source : interview du Pr Patrice Lopès, chef du service gynécologie et reproduction au CHU de Nantes, 25 juin 2008 ; interview du Pr Philippe Judlin, chef du service de gynécologie de la maternité régionale de Nancy, 9 juillet 2008
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.