Cancer du col de l’utérus : quel sera l’impact du dépistage organisé dans 10 ans ?

17 janvier 2019

Affectant 3 000 nouvelles patientes chaque année en France, le cancer du col de l’utérus est l’une des tumeurs dont le pronostic se dégrade. Mais grâce au dépistage organisé, l’incidence et la mortalité pourraient diminuer de 30% dans les 10 ans à venir.

Aujourd’hui, « le cancer du col de l’utérus est l’un des seuls dont le pronostic se dégrade avec un taux de survie à 5 ans de 62% pour la période 2005-2010 », note l’Institut national du Cancer (INCa). Entre 1989 et 1993, ce taux était de 68%…

Pour mieux prévenir ces maladies, le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus incitera bientôt les femmes à venir réaliser un frottis régulièrement « pour détecter au plus tôt des cellules anormales ».

4 femmes sur 10 ne suivent pas le dépistage

Ainsi, les femmes de 25 à 65 ans n’ayant pas bénéficié de test de dépistage dans les 3 dernières années recevront un courrier les invitant à consulter un professionnel. Une relance sera effectuée dans les 12 mois si aucune réponse n’est donnée. Objectif : atteindre 80% de participation, contre 60% aujourd’hui.

Porté par les gynécologues, les médecins généralistes et les sages-femmes, le programme du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus comporte plusieurs objectifs : « réduire de 30 % l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus à 10 ans ».

Les 50-65 ans seront ciblées en premier lieu, étant donné qu’une femme sur deux de cette génération n’est pas suivie. « Elles pourront préciser si elles s’opposent à la transmission, aux différents acteurs, de leurs données, en vue de l’évaluation du programme. » Idem concernant les 60% de femmes qui « participent spontanément au dépistage ».

Aujourd’hui, le suivi gynécologique est pris en charge pour toutes les femmes qui réalisent un frottis spontanément. « Les femmes qui n’auront pas réalisé de dépistage au cours des trois dernières années bénéficieront d’une prise en charge à 100 % de l’examen, sans avance de frais, par leur régime d’Assurance-maladie. » Et ce pour permettre l’accès au dépistage même aux plus vulnérables.

Comment se passe l’examen ?

Lors de l’examen du frottis, si des cellules du col de l’utérus anormales sont décelées, des examens complémentaires sont nécessaires « pour en préciser la nature » :

« Si des lésions précancéreuses sont détectées, elles pourront être surveillées (certaines lésions pouvant régresser spontanément) ou soignées avant l’apparition d’un cancer » ;

« Si un cancer est détecté, il sera généralement à un stade plus précoce et pourra être traité avec des soins plus légers qui permettront de préserver davantage la fertilité. »

A noter : toutes les femmes, celles bénéficiant déjà d’un suivi et celles qui consulteront par le biais du dépistage organisé, auront le choix de transmettre ou non « les données aux différents acteurs en vue de l’évaluation du programme ».

  • Source : Institut national du Cancer (INCa), le 17 janvier 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

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