Cancer du côlon : vers un diagnostic plus précoce !
12 février 2002
Une nouvelle méthode américaine permettra bientôt le diagnostic plus rapide des cancers colorectaux. Un test de dépistage cellulaire vient en effet d’être mis au point, qui pourrait supplanter la recherche du sang dans les selles. La technique consiste en effet à identifier la présence – dans les selles toujours – d’un gène défectueux qui est caractéristique des cellules cancéreuses ou précancéreuses éliminées par les patients.
Selon Bert Vogelstein, de l’Université Johns Hopkins à Baltimore, le nouveau test détecte le gène de la polypose adénomateuse (APC), dont les mutations sont à l’origine des cancers colorectaux. Encore au stade expérimental, il présente l’avantage d’être non invasif et pourrait permettre de dépister jusqu’à 70% de ces cancers. Or comme le souligne Vogelstein, « les cancers colorectaux sont curables lorsqu’ils sont diagnostiqués tôt, la mise au point de ce test pourra donc permettre de sauver de nombreuses vies humaines ».
Pour le moment, deux méthodes de dépistage existent. La coloscopie qui permet une identification visuelle des polypes, et l’Haemoccult qui détecte la présence de sang occulte dans les selles. Seule la première est partiellement prise en charge par l’Assurance maladie. Une situation dénoncée depuis des années par les professionnels.
Ainsi le Pr Jean-Pierre Bader, ancien Président de la Société nationale de gastro-entérologie, réclame-t-il à cor et à cris « l’utilisation la plus large possible (de l’Haemoccult) pour donner à nos concitoyens une chance d’un tiers de décès en moins, l’information des médecins généralistes et du public, et (une vraie) stratégie de dépistage et de prévention de santé publique ».