Cancer du foie : les inégalités sociales coûtent des centaines de vies chaque année en France

10 septembre 2025

Une étude française révèle que les patients défavorisés ont moins souvent accès aux traitements curatifs contre le cancer du foie, avec des conséquences dramatiques sur leur survie. Les auteurs proposent des solutions concrètes pour sauver de nombreuses vies.

Le cancer primitif du foie, sixième cancer le plus fréquent et troisième cause de décès par cancer dans le monde, fait l’objet d’inégalités de traitement particulièrement marquées selon le milieu social des patients. C’est le constat alarmant d’un travail mené conjointement au sein de l’hôpital Cochin – Port-Royal AP-HP, de l’Université Paris Cité, du Centre Inria de Paris et de l’Inserm, et publié le 5 septembre dernier dans le Journal of High Energy Physics Reports.

Quand les inégalités tuent

L’équipe du Dr Stylianos Tzedakis et du Pr Vincent Mallet a analysé les données de 62 351 patients adultes atteints de cancer du foie entre 2017 et 2021. Près de la moitié d’entre eux provenaient de milieux défavorisés, identifiés selon quatre critères : chômage, travail manuel, niveau d’éducation et niveau de revenus.

Les chercheurs ont ainsi observé que ces patients avaient moins souvent accès à des traitements curatifs et présentaient un risque de décès plus élevé, indépendamment de la distance qui les sépare des centres de soins ou de la densité médicale de leur région.

Une solution prometteuse : la centralisation des soins

Fait encourageant, l’étude révèle une piste concrète pour réduire ces inégalités qui se révèlent dramatiques. Lorsque les patients défavorisés sont pris en charge dans des hôpitaux de référence spécialisés, leurs chances d’accéder à un traitement curatif deviennent comparables à celles des patients favorisés, et leur risque de mortalité s’équilibre.

« En centralisant davantage la prise en charge dans des centres spécialisés, nous pourrions augmenter de 25 % l’accès aux traitements efficaces pour les patients défavorisés », explique le Dr Tzedakis. Les chiffres sont là : près de 800 vies pourraient être sauvées chaque année en France grâce à cette seule mesure.

De plus, les auteurs soulignent la nécessité d’agir et le besoin de mettre en place une politique de santé publique ambitieuse pour le cancer primitif du foie, basée notamment sur la sensibilisation du grand public aux mesures préventives (lutte contre l’alcool, amélioration de la vaccination contre l’hépatite B, prise en charge des maladies métaboliques…).

  • Source : https://www.jhep-reports.eu/article/S2589-5559(25)00267-8/fulltext

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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