Cancer du pancréas : enfin un traitement qui augmente la survie

05 juin 2018

Une association de chimiothérapies se révèle plus efficace contre le cancer du pancréas localisé que le traitement de référence. C’est ce que montre un travail franco-canadien présenté ce 4 juin au Congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO).

L’adénocarcinome canalaire du pancréas est la forme la plus fréquente de cancer du pancréas, une maladie au pronostic encore sombre. Les résultats d’une étude franco-canadienne fournissent toutefois une nouvelle positive en matière de traitement. Ainsi, « pour la première fois, une association de chimiothérapies montre un bénéfice marquant […] par rapport [au traitement] de référence, la gemcitabine », indique Unicancer, promoteur de l’étude. « Ceci se traduit notamment par une augmentation importante de la survie des patients. »

Dans le détail, 493 patients issus de 77 centres en France et au Canada ont été inclus dans l’essai. Préalablement opérés afin de retirer leur tumeur, ils ont ensuite reçu un traitement adjuvant de 6 mois par gemcitabine ou par Folfirinox dans le but d’éliminer les cellules cancéreuses résiduelles. Le Folfirinox est une polychimiothérapie associant oxaliplatine, acide folinique, irinotécan et 5-fluorouracile. Une étude de 2011 avait déjà démontré l’intérêt majeur de cette thérapie pour les patients en situation de cancer du pancréas métastatique.

19,4 mois de survie en plus

Les résultats sont « meilleurs que ce que nous attendions lorsque nous avons élaboré l’essai en 2012 », indique le Pr Thierry Conroy, oncologue spécialiste des cancers digestifs et directeur général de l’Institut de Cancérologie de Lorraine. « Pour les patients ayant reçu le Folfirinox en complément de la chirurgie, le temps médian avant l’apparition d’une éventuelle récidive a reculé de 9 mois en comparaison des patients ayant reçu le traitement de référence». Et surtout, « la survie globale a augmenté de manière significative. Celle des patients ayant reçu la polychimiothérapie étant supérieure de 19,4 mois par rapport à celle des patients traités avec la gemcitabine (54,4 mois contre 35,0 mois). »

Malgré un taux d’effets indésirables plus élevé, le Folfirinox « pourrait devenir le nouveau standard dans le traitement des patients atteints du cancer du pancréas non-métastatique dont la tumeur est opérable ».

Reste à déterminer la séquence thérapeutique optimale pour les patients, c’est-à-dire quand et comment administrer le traitement de façon à obtenir les meilleurs résultats. Des études sont déjà en cours.

A noter : en 2015, environ 11 300 nouveaux cas annuels de cancer du pancréas étaient recensés en France. Le diagnostic est le plus souvent réalisé à un stade avancé du fait d’une expression clinique tardive de la maladie et tous stades confondus, la survie à 5 ans est de 6 à 7%.

*avec la collaboration du Groupe canadien des essais sur le cancer (CCTG), financée en France par le Ministère de la Santé et par la Ligue nationale contre le cancer

  • Source : Unicancer, 4 juin 2018

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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