Cancer du poumon : une tumeur plurielle
08 novembre 2022
Dans le cadre de Novembre Perle, mois de sensibilisation au cancer du poumon, une enquête conduite par IPSOS et le laboratoire Janssen fait le point sur le niveau de connaissance et la perception du cancer du poumon en France. Plus précisément de ces tumeurs, car il existe plusieurs formes de cancers du poumon. Les explications du Pr Christos Chouaïd, du CHIC de Créteil.
En 2018, en France, 46 363 nouveaux cas de cancer du poumon ont été recensés. Chez l’homme, il s’agit du deuxième cancer le plus fréquent parmi les tumeurs solides et du troisième chez la femme. La même année, cette tumeur a été à l’origine de 33 117 décès. Au-delà de ces chiffres, les progrès thérapeutiques de ces dernières années offrent de nombreux espoirs.
Le cancer des fumeurs mais aussi… des non-fumeurs
« La grande majorité des cancers du poumon sont dus au tabac, notamment les personnes qui ont fumé plus de 20 ans en général. Mais les non-fumeurs peuvent également être concernés. Nous avons en effet identifié d’autres causes comme le vieillissement, la pollution émise par les véhicules motorisés. » De manière générale les principaux facteurs de risque comme le tabac sont cités par les Français (85%). En revanche ils ne sont que 13% à mentionner le cannabis.1 « C’est un autre facteur de risque dont il faut parler, car il fait l’objet d’une utilisation souvent régulière. Au même titre que la cigarette électronique. » Enfin n’oublions pas que les cancers du poumon peuvent-être liés à des mutations génétiques. Comme le souligne Laure Guéroult-Accolas, présidente de l’association Patients en réseau, « on a tous des poumons, on peut tous être concerné ».
Une tumeur aux multiples facettes
Selon l’enquête IPSOS, parmi les cancers les plus répandus, le cancer du poumon semble le plus redouté des Français (61% chez les hommes et 59% chez les femmes). Mais un tiers des personnes interrogées ne sait pas qu’il existe différentes formes de cancer du poumon. « Il existe deux grands types de cancer du poumon », précise le Pr Christos Chouaïd. « Nous parlons de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) et de cancer bronchique à petites cellules (CBPC). Les CBNPC sont les plus fréquents et représentent environ 80 % des cancers bronchiques. »
Une prise en charge personnalisée
Ce n’est pas tout. Parmi les CBNPC, « certains sont associés à des anomalies moléculaires qui sont très intéressantes dans la mesure où elles ouvrent la possibilité d’une prise en charge personnalisée », poursuit le Pr Christos Chouaïd. « Ainsi selon le stade au diagnostic, les caractéristiques de la maladie et du patient, différentes options thérapeutiques sont disponibles : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie et émergence de thérapies ciblées porteuses d’espoir pour certaines sous-populations de patients. D’où l’intérêt de permettre à chaque patient d’accéder aux examens de biologie moléculaire afin de connaître la carte d’identité de sa tumeur. En la matière, la France dispose d’un bon maillage territorial de centres. » Les équipes sont ainsi capables d’identifier par exemple une mutation sur le gène ALK, ou encore une mutation touchant le récepteur de facteur de croissance épidermique (EGFR).
Une information des Français à renforcer
D’après l’enquête d’IPSOS la moitié des Français aujourd’hui ne se sent pas suffisamment informée sur les principaux facteurs de risques et les bons comportements à adopter pour limiter le risque de développer un cancer du poumon. Bon nombre également ne se dit pas suffisamment informé sur les examens de diagnostic et les modalités de prise en charge, notamment les dernières avancées thérapeutiques.
Des symptômes peu spécifiques
Selon l’INCa, les symptômes du cancer du poumon « peuvent combiner des problèmes respiratoires et une altération inexpliquée de l’état général » : apparition d’une toux ou majoration d’une toux de bronchite chronique ; crachats sanguinolents ; difficulté à respirer ; infection pulmonaire à répétition ; fatigue persistante ; pertes d’appétit et de poids… Enfin notre spécialiste tient à rappeler le lancement d’expérimentations de programmes de dépistage. « Elles sont basées sur scanner et pourraient à l’avenir nous permettre de diagnostiquer plus précocement les cancers du poumon, les prendre en charge plus tôt et donc nous donner davantage de chances de les guérir. »
Mon réseau cancer du poumon : une association à votre écoute
Laure Guéroult-Accolas, a fondé en 2014 l’association Patients en réseau et a développé un versant spécifique sur le cancer du poumon. Il s’agit d’un réseau social pour les personnes touchées par un cancer du poumon. Objectif, leur permettre de sortir de l’isolement lié à la maladie, d’échanger avec d’autres patients, de partager leur vécu. Sur https://www.monreseau-cancerdupoumon.com/, ils trouveront également des informations fiables et de qualité sur la maladie et sa prise en charge.
-
Source : Dispositif mené par Internet du 21 au 25 juillet 2022 via l’Access Panel d’Ipsos auprès de 1000 Français âgés de 18 ans et plus. Echantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée, catégorie d’agglomération, région) - INCa, Cancer du poumon, les symptômes possibles - https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-poumon/Symptomes - Site consulté le 21 octobre 2022 - https://www.has-sante.fr/jcms/p_3312901/fr/depistage-du-cancer-du-poumon-la-has-recommande-l-engagement-d-un-programme-pilote
-
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche