Cancer du rectum : le Folfirinox, « l’option la plus efficace »
08 juin 2023
Voilà 20 ans qu’aucune découverte n’avait été faite contre les cancers du rectum avancés. Sans parler de nouveautés, une étude vient toutefois confirmer l’efficacité d’une chimiothérapie dans l’amélioration du pronostic vital et de la qualité de vie, avec un recul de 7 ans.
La chimiothérapie nommée Folfirinox est déjà prescrite en France et dans plusieurs pays du monde en première intention, dans la prise en charge des cancers du rectum (mais aussi du pancréas). Pour évaluer précisément tous ses impacts dans le cancer du rectum, cette molécule a été mise sous observation pendant 7 ans. Et ce dans le cadre de l’étude PRODIGE 23* dont les résultats ont été présentés à l’occasion du Congrès del’American Society of Clinical Oncology (ASCO), organisé à Chicago du 2 au 6 juin 2023.
« Un stade localement avancé, mais opérable »
Comment s’est déroulée l’étude en question ? Elle a été menée auprès de 461 patients recrutés à travers 35 hôpitaux français dont 12 centres de lutte contre le cancer. Le suivi a été mené entre juin 2012 et juin 2017. Les patients inclus ont tous été diagnostiqués pour un cancer du rectum à un stade localement avancé, mais opérable. Aucun antécédent de traitement ni état métastatique n’était survenu avant l’inclusion. La chimiothérapie Folfirinox a été prescrite avant la radiochimiothérapie et la chirurgie, les deux indications de référence.
Cette molécule « est à ce jour l’option la plus efficace », affirme le Pr Thierry Conroy, principal auteur de ce travail. Elle entraîne « une amélioration de la survie sans maladie, une réduction significative de l’apparition de métastases, et le maintien voire l’amélioration de la qualité́ de vie ».
Quels symptômes, quels diagnostics ?
Les principaux symptômes du cancer du rectum incitant à la consultation relèvent de douleurs abdominales, de présence de sang dans les selles (selles rouges foncées ou noires), de troubles du transit intestinal (alternance de diarrhées et de constipation, nausées, fuites fécales, sensation d’évacuation incomplète, selles fines, douleurs à l’expulsion), de situations d’urgence (occlusion intestinale, perforation intestinale), d’une anémie**, d’une fatigue importante, inhabituelle et prolongée ainsi que d’une perte de poids.
Le cancer du rectum peut se détecter au moyen d’une prise de sang attestant de la présence de sang dans les scelles, du test immunologique proposé dans le cadre du dépistage organisé, d’une rectoscopie puis d’une coloscopie afin de confirmer le diagnostic.
*L’étude PRODIGE 23 a été financée par le ministère de la Santé, de l’Institut national du Cancer (PHRC 2012), de la Ligue Nationale contre le cancer et d’Unicancer
** « en raison des saignements digestifs prolongés et souvent invisibles », données Ameli.fr
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Source : American Society of Clinical Oncology, organisé à Chicago du 2 au 6 juin 2023 – Ameli.fr, Institut national du Cancer (INCa), sites consultés le 7 juin 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Vincent Roche