











Le mode d’action du nouveau traitement contre le cancer du rein dont la Commission européenne vient d’autoriser la mise sur le marché (AMM) est fondé sur le contrôle de l’angiogénèse.
Indiqué dans le cancer du rein métastatique, Nexavar est une avancée majeure. Par rapport à un placebo, il double la durée de survie sans progression de la maladie, et stoppe cette progression chez plus de 8 malades sur 10.
“C’est un vrai plus pour tous les patients“, affirme le Dr Bernard Escudier, chef de l’Unité Immunothérapie et Thérapies Innovantes de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif) et principal investigateur de l’étude qui a conduit à l’AMM.
“Jusqu’à aujourd’hui, le traitement du cancer du rein était basé sur l’immunothérapie – interféron-alpha ou interleukine-2 n.d.l.r. – qui avait une activité modeste et une toxicité assez importante. Avec Nexavar, nous avons un médicament bien plus actif qui améliore la survie des patients sans progression de la tumeur. Donc les malades vivent mieux, et plus longtemps.”
Au terme de ce travail mené sur 900 patients, le nouveau traitement s’affirme comme une avancée majeure. “Pour plus de 8 patients sur 10, il a permis un contrôle de la maladie, c’est-à-dire sa stabilisation ou sa diminution. Et pour plus de 3 patients sur 4, la tumeur a régressé“, poursuit Bernard Escudier.
Plus efficace mais aussi moins contraignant, il se prend par voie orale. Un confort supplémentaire qui n’est pas négligeable… “Car l’immunothérapie elle, nécessite une hospitalisation. Nexavar permet à un grand nombre de patients de poursuivre leur activité normalement. Personnellement, dans mon service j’ai de nombreux malades qui le prennent et qui ont toujours une activité professionnelle.”
Une qualité de vie préservée
Le 27 mars dernier, l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) avait délivré une Autorisation temporaire d’Utilisation (ATU) au fabricant de ce médicament, l’Allemand Bayer HealthCare. Voilà pourquoi près de 150 patients ont pu en bénéficier. Parmi ces derniers, les patients pris en charge par le Dr Escudier.
Et aujourd’hui ? D’après l’AMM, seuls les malades en échec thérapeutique – par immunothérapie – pourront être traités par ce nouveau traitement. Mais à terme “tous les patients porteurs d’un cancer du rein métastatique devraient y avoir accès. Par ailleurs, avec mon équipe, nous sommes en train de démontrer qu’il serait également bien plus efficace que les traitements actuels en première intention.”
Peu médiatisé, le cancer du rein frappe tout de même 8 500 Français chaque année. Dans le même temps, il en tue 3 500. “Il se manifeste en moyenne à 60 ans et touche deux hommes pour une femme“, précise Bernard Escudier. Principaux facteurs de risque, le tabagisme bien sûr. Mais aussi et c’est plus inattendu, l’obésité.
Source : Commission européenne, 21 juillet 2006 - Communiqué de presse Bayer Health Care Pharma, 24 juillet 2006 - Interview du Dr Bernard Escudier, 25 juillet 2006
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