Cancer du sein : après la mastectomie…
14 novembre 2011
« Environ 30% des patientes atteintes d’un cancer du sein subissent une mastectomie », nous explique le Dr Magali Dejode, chirurgien oncologue à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest, à Nantes.
Partielle ou complète, l’ablation d’un sein – c’est cela, une mastectomie – est naturellement vécue par beaucoup de malades comme « une mutilation portant atteinte à leur féminité ». C’est aussi, un rappel permanent de l’existence de la maladie. La perspective de pouvoir bénéficier d’une reconstruction mammaire est bien entendu, porteuse d’espoir.
« Nous l’évoquons dès la consultation d’annonce de la maladie, mais nous laissons entièrement le choix à chaque malade. Certaines préfèrent ne pas subir de nouvelle intervention chirurgicale », nous explique Magali Dejode. D’autant qu’il s’agit d’une chirurgie lourde, qui nécessite souvent 3 opérations successives. Pour en bénéficier, « il faut toutefois attendre de 6 à 8 mois après la fin des autres traitements, notamment de radiothérapie. Cela donne le temps aux séquelles cutanées de cicatriser.
La peau aussi, a besoin de retrouver une certaine qualité, de regagner son élasticité ». En revanche, aucun délai maximum n’est opposé aux femmes qui souhaiteraient se faire opérer des années après avoir guéri de leur cancer. « Certaines patientes se font même opérer 10 ou 15 ans après leur mastectomie », ajoute-t-elle.
Plusieurs options s’offrent au chirurgien :
– La reconstruction par insert d’un implant prothétique, placé sous le muscle pectoral ;
– La reconstruction par lambeaux. Il peut alors s’agir de lambeaux de tissu du muscle dorsal ou abdominal de la patiente ;
– Enfin, « une technique émergente offrira peut-être un choix d’avenir, mais elle n’est pas encore au point. Il s’agit de l’injection de tissus graisseux sous une coque. Celle-ci est appliquée sur la zone correspondant à l’emplacement du sein, pour soulever la peau et créer un vide. Les chirurgiens peuvent alors le combler avec des tissus graisseux prélevés sur la patiente elle-même », conclut le Dr Dejode.