Cancer du sein : les femmes jeunes aussi

01 octobre 2019

Même si le risque augmente nettement après 50 ans, le cancer du sein peut toucher toutes les femmes, quel que soit leur âge. A l’occasion de l’opération Octobre Rose, l’Institut Curie pointe une méconnaissance de ces cas aux conséquences dramatiques.

Chaque année, le cancer du sein touche plus de 58 000 femmes en France. Si l’âge médian au diagnostic est de 63 ans, près de 3 000 nouveaux cas surviennent avant 40 ans. Or en raison du manque de suivi médical ou de la méconnaissance des risques existants, des retards de diagnostic et de prise en charge entraînent une perte de chance chez ces femmes. Ainsi, « les premiers signes ou une grosseur inhabituelle ne génèrent pas forcément d’inquiétude chez ces jeunes femmes qui, de fait, ne bénéficient pas du dépistage systématique proposé aux femmes de plus de 50 ans en France », explique l’Institut Curie.

Diagnostic précoce, bon pronostic

Toutefois, il est tout à fait possible de guérir ces cancers. Pour cela, « il faut […] être vigilant face à toute anomalie survenant au niveau des seins, quel que soit l’âge », insiste le Dr Florence Coussy, gynéco-oncologue à l’Institut Curie. Car si le diagnostic est posé précocement et la prise en charge adéquate, le pronostic est bon. Chez les femmes de moins de 45 ans, la survie est élevée (90% à 5 ans) et quasiment identique à celle des autres femmes (92% à 5 ans entre 45 et 74 ans).

Un dépistage en fonction des facteurs de risque

Pour améliorer le dépistage donc, plusieurs facteurs de risques sont à prendre en compte. « En dehors des formes héréditaires identifiées*, les causes hormonales arrivent en tête des facteurs de risque : une première grossesse plus tardive, des premières règles plus précoces, ce qui allonge la période d’imprégnation hormonale, donc les risques de cancer du sein », poursuit-elle. Sans oublier les facteurs liés au mode de vie : manque d’activité physique, surpoids, environnement, tabac, alcool…

Afin d’améliorer le repérage des cas, un parcours de soin et de prévention devrait être mis en place dès 25 ans  pour mieux informer les femmes. Annoncé dès 2017, ce concept est toujours d’actualité mais n’a pas encore été élaboré dans le détail. « L’idée est de proposer un dépistage, non plus en fonction de l’âge, mais du risque individuel de développer un cancer du sein », indique l’Institut Curie. Avec dans son sillage, une surveillance adaptée à chacune.

A noter : Les formes agressives, comme les cancers du sein dits triple-négatifs, sont surreprésentées avant 40 ans

*prédispositions génétiques liées à des mutations des gènes BRCA notamment

  • Source : Institut Curie, octobre 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

Aller à la barre d’outils