Cancer pédiatrique : un robot pour communiquer avec les proches

15 février 2019

Depuis 2 ans, l’Institut d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique de Lyon (IHOPe) met un robot de compagnie à disposition des enfants atteints d’un cancer. A quel point ce dispositif permet-il aux jeunes patients de rester connecter à leur vie sociale ? Réponses à l’occasion de la journée internationale des cancers de l’enfant, organisée ce 15 février.

A l’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique (IHOPe)*, les enfants pris en charge pour un cancer peuvent bénéficier d’un robot de téléprésence depuis 2 ans. Aujourd’hui, pour la journée internationale des cancers de l’enfant, les spécialistes publient les résultats d’une étude axée sur les bienfaits de cette interface. Au total, 17 patients âgés de 8 à 23 ans ainsi que leurs familles et 15 professionnels de santé ont participé.

Bons points pour le moral

Tous les enfants et adolescents ont expliqué que le robot leur permettait de « maintenir le lien avec leurs frères et sœurs, de continuer à se chamailler, de jouer avec eux, de conserver leur rôle au sein de la famille dont ils peuvent se sentir exclus lors de leur hospitalisation ». Les parents n’en pensent pas moins, et à ajoutent que « cette technologie peut améliorer l’état psychologique de leur enfant ».

Les soignants sont aussi satisfaits de l’arrivée des robots dans le service : « l’enfant peut être content de leur présenter son environnement, sa maison, ses frères et sœurs. » Pour ces mêmes professionnels, une attention particulière doit être portée à la confidentialité des données et des échanges. « Qui assiste vraiment aux conversations qui ont lieu dans la chambre ? Qui peut être hors champ de vision et entendre les échanges ? »

Le projet présente quelques limites, principalement « d’ordre technique comme des difficultés de connexion ». Parfois le blocage est aussi psychologique, lorsque les enfants n’entrent pas en communication quand ils sont fatigués et que les parents s’inquiètent. L’enfant peut aussi se sentir frustré lorsqu’il voit à travers l’écran un moment qu’il voudrait vivre, ou quand il doit se déconnecter si l’heure des soins est arrivée.

A l’avenir ?

Trois propositions sont ressorties de ces résultats : ne pas proposer le robot au début de l’hospitalisation, sensibiliser les frères et sœurs à cet usage et « encourager le lien direct entre l’enfant et le ou les parents autorisés à être présent(s) dans la chambre pendant la durée de l’isolement ».

Mais « les résultats sont extrêmement positifs et engagent à la poursuite du projet, voire à son développement dans d’autres établissements de pédiatrie en France ou auprès d’adultes malades hospitalisés sur de longues durées et ayant des enfants en bas âge », explique le Dr Perrine Marec-Bérard, administrateur de l’Institut d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique de Lyon, pédiatre-oncologue à l’origine de ce projet.

*Groupement de coopération sanitaire du Centre Léon Bérard et des Hospices Civils de Lyon

  • Source : Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique, Centre Léon Bérard, le 15 février 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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