Cancer du poumon : une thérapie ciblée pour 15 mois de rémission

09 juin 2017

L’alectinib aiderait à ralentir la croissance tumorale de patients atteints d’un cancer du poumon avancé. En rallongeant la période de rémission de 15 mois, l’efficacité de cette molécule serait même supérieure à la chimiothérapie prescrite en première ligne. Une annonce faite au Congrès américain de cancérologie organisé à Chicago du 2 au 6 juin.

A ce jour, le crizotinib est le traitement prescrit en première ligne contre le cancer du poumon non à petites cellules ALK positif. Atteignant 12 500 patients aux Etats-Unis, cette forme de la maladie – au nom un peu barbare – fait référence à la fusion du gène ALK avec un gène différent. Concernant 4% des tumeurs pulmonaires, elle devient particulièrement résistante aux thérapeutiques quelques mois après leur prescription.

Bonne nouvelle cependant au rang des molécules ! Une petite nouvelle vient d’entrer dans la course aux traitements efficaces : l’alectinib, une thérapie ciblée de seconde génération. Pas encore autorisée en France, elle est approuvée par l’Agence américaine du médicament (FDA)* depuis 2011. Mais comment son efficacité a-t-elle été testée ? « A partir d’un groupe de 303 patients**, la moitié était sous crizotinib, l’autre moitié sous alectinib », explique le Pr Alice T Shaw, directrice de la Thoracic Oncology at Massachusetts General Hospital Centre de Boston. Et auteur de cette étude ALEX de phase III, présentée lors du Congrès américain de cancérologie organisé à Chicago du 2 au 6 juin.

Diviser par 2 la croissance tumorale ?

Les bénéfices de l’alectinib sont nets ! Les patients sous alectinib n’ont pas vu leur tumeur se développer pendant 25,7 mois. Contre 10,4 mois dans le groupe sous crizotinib. Soit 15 mois supplémentaires de rémission pour la nouvelle thérapie ciblée par rapport au traitement standard. « Personne n’imaginait qu’il était possible de réduire la progression d’une tumeur pulmonaire avancée à ce point », affirme le Pr Shaw.

L’alectinib « s’est par ailleurs avérée plus efficace que le crizotinib pour réduire le risque de métastases cérébrales », confirme le Pr Shaw, « 9% de cas sous alectinib et 41% sous crizotinib ». De prochaines études seront menées pour évaluer les bénéfices de l’alectinib sur le gain d’espérance de vie.

*Food and Drug Administration
**stade IIIB ou IV du cancer du poumon non à petites cellules ALK positif

  • Source : de notre envoyée spéciale au 53e Congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), organisé à Chicago du 2 au 6 juin 2017.

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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