Le cancer du poumon, bientôt le plus meurtrier chez les Européennes ?

28 janvier 2015

Pour la première fois, le taux de décès par cancer du poumon devrait dépasser celui lié au cancer du sein chez les Européennes en 2015. Un constat alarmant dressé par des chercheurs italiens et suisses dans la dernière livraison du journal Annals of Oncology.

L’étude prévoit 1 359 100 décès par cancer dans les 28 Etats membres de l’Union européenne en 2015 (766 200 hommes et 592 900 femmes). Ce qui – même si le nombre annoncé reste énorme – représente une baisse de 7,5% dans la population masculine et de 6% pour les femmes depuis 2009.

Dans le détail, en 6 ans, les décès liés aux trois principaux cancers chez les hommes, à savoir pulmonaire, colorectal et prostatique, ont respectivement diminué de 9%, 5% et 12%. En ce qui concerne les femmes, les taux de mortalité par cancer du sein et colorectal ont baissé de 10% et 9%.

Problème, en ce qui concerne la gent féminine, le taux de décès par cancer du poumon a augmenté de 9% sur la même période. Il devrait ainsi s’établir à 14,24 pour 100 000 habitantes contre 14,22 pour le cancer du sein. Ce dernier devrait faire 90 800 victimes en 2015 (contre 87 500 pour le poumon).

A noter, que c’est le Royaume-Uni qui risque de payer le plus lourd tribut avec un taux de décès de 21 pour 100 000 habitantes. C’est le double de certains pays comme l’Espagne. « Les femmes britanniques ont depuis longtemps eu des taux de cancer du poumon beaucoup plus élevés que la plupart des autres pays européens », analysent les auteurs. « Ceci s’explique sans doute par le fait qu’elles ont commencé à fumer au cours de la Seconde Guerre mondiale, alors que dans la plupart des autres pays, elles ont débuté après 1968 ».

Une étude observationnelle qui montre encore une fois que le tabagisme demeure le principal pourvoyeur de décès par cancer dans l’Union européenne. Du poumon donc. Mais ce n’est pas tout. Au total, il serait responsable de 17 localisations différentes de cancers (notamment celui du pancréas).

  • Source : Annals of Oncology, 26 janvier 2015

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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