Cancer du sein : un nouveau gène en lien avec les métastases
18 avril 2016
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Les tumeurs du sein agressives dites « ERBB2 » impliqueraient bien plus d’acteurs cellulaires qu’on ne le pensait jusqu’ici. Selon des chercheurs de l’INSERM, ceci pourrait expliquer pourquoi 50% des patientes résistent au traitement actuel.
Près de 20% des femmes atteintes d’un cancer du sein souffrent de tumeurs ERBB2+ ou HER2+. Ces dernières sont connues pour évoluer vers le développement de métastases. Heureusement certains traitements ciblant la molécule HER2 ont prouvé leur efficacité contre ces tumeurs, tel l’anticorps trastuzumab. Mais un problème de taille subsiste : ils ne fonctionnent que pour 50% des patientes. C’est précisément un de ces mystérieux acteurs que des équipes de chercheurs de Montpellier (Unité INSERM896) viennent de démasquer.
Leur étude a démarré par l’analyse génétique de 402 échantillons de tumeurs du sein prélevées sur des patientes. Les chercheurs ont fait une première découverte intrigante. « Dans plus de 50% des cas, un autre gène situé sur le même chromosome que celui codant HER2 était aussi surexprimé », indique Serge Roche directeur-adjoint du Centre de recherche en biologie cellulaire de Montpellier. Ce dernier est baptisé TOM1L1.
Vers de nouvelles stratégies thérapeutiques ?
Pour savoir si ce gène joue bien un rôle dans l’agressivité des tumeurs HER2+, les scientifiques se sont penchés sur les dossiers médicaux des patientes. Au bout d’environ 8 ans, le taux de survie sans métastase n’était que de 50% chez celles présentant cette « co-amplification » HER2+/TOM1L1, contre 75% chez les autres.
Ces travaux ouvrent plusieurs pistes. « Tout d’abord, l’amplification du gène de TOM1L1 pourrait être utilisé comme un marqueur de mauvais pronostic dans les cancers du sein HER-2 positifs », indique Serge Roche. « On peut aussi imaginer le développement de thérapies pour bloquer ce nouveau mécanisme mis à jour ».