Cancers digestifs : l’alcool coupable

17 février 2015

Toxique pour l’organisme, l’alcool expose les consommateurs à un risque accru de cancers des voies aérodigestives. Ce danger apparaît dès lors que la consommation devient régulière, même chez les patients qui ne présentent pas d’addiction.  

Depuis 2004, le cancer est la première cause de mortalité en France. Entre autres causes, l’hygiène de vie, et plus particulièrement la consommation d’alcool, deuxième facteur de risque après le tabac, dans le développement des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS).

En fait, les tissus de l’appareil digestif sont des passages incontournables dans le processus de déglutition. Les aliments et les liquides entrent en contact direct avec leurs parois, fines et fragiles. L’éthanol, molécule cancérigène contenue dans l’alcool, agit alors comme un solvant et agresse les muqueuses. 

Le système digestif fragile

Consommé régulièrement, l’alcool fait le lit des maladies hépatiques, lesquelles dégénèrent fréquemment en cancer du foie. Ces excès augmentent aussi le risque de tumeurs de la bouche, du pharynx, du larynx, du pancréas ou encore de l’estomac, du côlon et du rectum.

Troisième cancer digestif le plus fréquent, le cancer de l’œsophage touche particulièrement les fumeurs, les patients obèses et les consommateurs d’alcool, notamment les hommes âgés de plus de 50 ans. Le risque est tel que les buveurs réguliers sont 10 fois plus sujets à la maladie comparés aux abstinents. Au total, près de 80% des cancers de l’œsophage seraient attribués à l’alcool en France.

Comment prévenir ?

Ce risque accru ne concerne pas que les patients exposés à la dépendance.  « Une consommation chronique devient dangereuse à partir d’un verre par jour en moyenne, qu’elle soit quotidienne ou concentrée sur un épisode », précise le Programme national nutrition santé 2011-2015. Par ailleurs, toutes les boissons alcoolisées – vins, bières ou spiritueux – sont concernées.

En plus d’une alimentation équilibrée, le meilleur moyen de limiter ce risque est de maîtriser sa consommation d’alcool en la rendant… exceptionnelle. En cas de difficulté, n’hésitez pas à vous faire aider. Vous trouverez sur le site annuaire.action-sociale.org le Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) le plus proche de chez vous. Pour des conseils et une écoute à distance, la ligne alcool info service au 0 980 980 930 est ouverte de 8h à 2h du matin.  Des discussions en ligne sont aussi ouvertes sur le site www.alcool-info-service.fr.

  • Source : Institut national du Cancer (INCa), Programme national nutrition santé 2011-2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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