Cancers : les généralistes, pas assez informés
18 octobre 2017
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Le nombre de patients atteints d’un cancer progresse. Tout comme le nombre de malades guéris. C’est pourquoi, le suivi réalisé en ville par les médecins généralistes est un enjeu de taille. De plus en plus sollicités pour ces prises en charge, ils regrettent paradoxalement un manque de formation en oncologie et des difficultés de communication avec les spécialistes hospitaliers. C’est le constat du dernier rapport de la Drees sur le sujet.
Estimé à 385 000 en 2015, le nombre de cas de cancer ne cesse d’augmenter. Et l’amélioration de la prise en charge diminue la mortalité associée. Les 3 millions de patients ayant survécu à la maladie en France nécessitent donc une prise en charge sur le long terme. Objectif, limiter les effets secondaires, être soutenu face aux difficultés psychosociales, prévenir les seconds cancers… L’enjeu, de taille, incombe en partie aux médecins généralistes.
Or les deux tiers éprouvent des difficultés pour gérer les effets indésirables des traitements ou prendre en charge les séquelles du cancer. En effet, les praticiens généralistes n’ayant pas forcément bénéficié de formations spécifiques en oncologie ont parfois besoin d’un appui ponctuel de la part des spécialistes hospitaliers. Pourtant « le manque de transmission d’information en provenance des hôpitaux ou des médecins spécialistes dans les délais utiles est souvent évoqué comme une source de difficultés. »
Les urgences sollicitées par défaut
Ainsi, « plus de 20% des généralistes, faute de pouvoir contacter facilement l’oncologue référent, choisissent d’adresser aux urgences un patient immunodéprimé déclarant une fièvre élevée pendant le week-end ». Cette configuration « peut être préjudiciable pour un patient immunodéprimé chez qui le risque d’infection est élevé et qui doit être au maximum protégé de contacts avec d’autres patients porteurs d’agents infectieux ».
Autre obstacle. Lorsque les généralistes obtiennent quand même les informations requises auprès du spécialiste, « elles ne correspondent pas toujours à leurs besoins et, souvent, elles ne leur parviennent pas dans les temps ». Ainsi « moins d’un médecin de ville sur cinq reçoit systématiquement l’information sur les effets secondaires attendus des traitements ». Et « plus d’un tiers ne sont jamais sollicités pour donner leur avis sur la faisabilité du retour ou du maintien à domicile ».