Cancers : jusqu’à 6 000 décès supplémentaires après la 1ère vague de Covid-19
08 décembre 2020
Il était déjà connu que la première vague de Covid-19 avait entraîné un retard de diagnostic et de prise en charge de patients atteints d’un cancer. Selon la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (Unicancer), la crise sanitaire pourrait être à l’origine de 1 000 à 6 000 décès supplémentaires.
La première vague de Covid-19 avait retardé le diagnostic et la prise en charge des patients atteints de cancers. En septembre dernier, une équipe de l’Institut Gustave Roussy avait montré que cette situation pourrait se traduire par une augmentation de la mortalité par cancer entre 2 et 5% à 5 ans.
La Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer vient aujourd’hui de confirmer ce travail. Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue ce 8 décembre, le Pr Axel Kahn, Président de la Ligue contre le cancer, a ainsi précisé qu’après « la première vague de la Covid-19, un déficit important de diagnostics de cancer a été observé. Selon les endroits, nous avons en effet enregistré une baisse de 30 à 50% ». Certains patients n’ont en effet pas consulté (soit par peur du coronavirus, soit faute de professionnel disponible). Un retard qui n’a pas été rattrapé par la suite. « Les Centres de lutte contre le cancer n’ont pas connu l’effet rebond attendu en termes de consultations », déplore-t-il.
Ce manque de consultations s’est naturellement traduit par une baisse du nombre de nouveaux cas diagnostiqués. Ainsi, selon le Pr Jean-Yves Blay, Président d’Unicancer, « leur nombre sur les 7 premiers mois de l’année a baissé de 7% par rapport à 2019. » De ce fait, ces retards (de diagnostic et de prise en charge) « conduisent à une estimation de 1 000 à 6 000 décès supplémentaires par cancer, liés à la crise sanitaire. » Le second confinement n’étant pas aussi contraignant que le premier, le Pr Blay encourage à ne pas remettre à plus tard les démarches médicales.
A noter : Le cancer du sein est particulièrement concerné, mais aussi ceux dits « tête et cou » et ceux du poumon et du côlon.