Cancers, la chimiothérapie orale progresse…

29 juin 2007

Au cours du XXème congrès Eurocancer qui s’est terminé hier, plus de 5 000 cancérologues ont échangé sur un sujet qui ne cesse de prendre de l’ampleur : la chimiothérapie orale. Plus simple pour le patient, cette voie d’administration est synonyme de meilleure qualité de vie. Tout cela, avec une efficacité et une tolérance amplement prouvées.

Président d’Eurocancer et cancérologue à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif, le Pr Michel Marty insiste sur la nécessité « d’informer les cancérologues sur la façon de manier ces traitements, mais aussi sur leur intérêt ». Petit point d’actualité sur les chimiothérapies orales… et quelques idées reçues qui ont la vie dure.

« Nous devons souvent expliquer à nos patients que les deux formes d’administration (intraveineuse et orale) présentent le même niveau d’efficacité », nous précise le Pr Michel Marty. Car certains pensent encore que les deux voies d’administration sont d’une efficacité inégale.

Le choix d’une chimiothérapie orale se fera en fonction de critères professionnels et familiaux. Ou conditionné par la proximité d’un centre de soins. « Quand la chimiothérapie orale est bien tolérée, elle permet d’éviter le recours trop important à l’hôpital ». Lorsque les patients ont une vie professionnelle très chargée, c’est un avantage certain. Leurs emplois du temps ne sont pas perturbés par les allers-retours à l’hôpital, et ils peuvent le plus souvent maintenir leurs activités de loisirs. Un facteur thérapeutique plus important qu’il n’y paraît…

Autre avantage selon le Pr Marty, « la voie orale permet de réduire les coûts inhérents à la consultation hospitalière. Pour que l’observance soit respectée, nous devons être en mesure de voir régulièrement nos patients, en début de traitement. D’une part pour vérifier avec eux qu’ils prennent bien leur médicament, et d’autre part pour ajuster les doses en fonction de leur tolérance ».

Suivant les cas, il est parfois possible de proposer d’emblée une chimiothérapie orale, comme premier traitement. Tout dépend de la localisation, de la taille et de l’évolution de la tumeur. Et le Pr Marty de préciser que « certaines chimiothérapies s’administrent uniquement par voie intraveineuse. Et qu’à l’inverse de nouveaux traitements ne peuvent être formulés que pour une administration orale ».

Signe des temps, l’industrie pharmaceutique oriente de plus en plus ses recherches pour proposer sous forme orale des chimiothérapies jusque là administrées par voie intraveineuse. C’est de plus en plus le cas dans les cancers du sein ou du poumon, comme avec la Navelbine par exemple.

C’est un vrai bénéfice pour les patients, notamment pendant cette période estivale. Ils peuvent sans problème s’octroyer quelques semaines de repos bien mérité en emportant avec eux leur traitement. Et même le demander au pharmacien une fois sur leur lieu de vacances.

  • Source : Interview du Pr Michel Marty, juin 2007

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