Cancers, maladies cardiovasculaires : prévenir par l’alimentation
30 août 2018
Olinda/Shutterstock.com
Qu’il s’agisse de réduire le risque cardiovasculaire ou de cancers, l’impact du contenu de l’assiette n’est plus à démontrer. Pourtant, un récent travail américain a souligné qu’un décès sur cinq dans le monde était imputable à une mauvaise alimentation. Plus que jamais, nous devons donc être attentifs à ce que nous mangeons…
Au cours des dernières décennies, notre alimentation et nos modes de vie ont été profondément modifiés. Mauvaise alimentation et sédentarité font le lit de pathologies non transmissibles. Maladies cardiovasculaires et cancers (les deux premières causes de mortalité en France) sont ainsi favorisés par certains comportements. L’alimentation déséquilibrée et le manque d’activité physique contribuant à l’émergence de facteurs de risque dits « intermédiaires » qui accroissent le danger : hypertension artérielle, diabète de type2, hypercholestérolémie, surpoids et obésité.
Pourtant, manger sainement, ce n’est pas si compliqué. C’est en fait « privilégier les aliments qui sont bons pour la santé, consommer raisonnablement ceux qui le sont moins sans oublier de se dépenser tous les jours », rappelle le Programme National Nutrition Santé (PNNS). Lequel a émis des repères concrets pour s’y retrouver. A savoir, consommer au moins 5 fruits et légumes par jour, pour leurs apports en vitamines, minéraux, fibres, et pour leur faible apport calorique. L’effet protecteur des fruits et des légumes a été mis en évidence notamment vis-à-vis des cancers de l’appareil digestif et des poumons.
Sans oublier les féculents quotidiennement pour leur apport en glucides complexes et l’effet de satiété qu’ils procurent. Des produits laitiers (2 à 4/jour selon l’âge) notamment pour le calcium, et de l’eau à volonté.
Sans excès (1 à 2 fois par jour), consommer de la viande maigre, des œufs ou du poisson pour les protéines. Enfin, limiter la consommation de matières grasses, de viande rouge, de charcuteries, de produits sucrés et de sel, déjà associés à la survenue de certains cancers ou de maladies cardiovasculaires.
Quid des supplémentations ?
Si l’important, ce sont les micronutriments, que penser des compléments alimentaires? Préviennent-ils le risque de maladies cardiovasculaires et de cancers comme le feraient certains aliments ? Une équipe chinoise a mené l’enquête. Sur près de 30 000 participants âgés de 40 à 69 ans, les chercheurs ont évalué l’effet d’une supplémentation quotidienne en rétinol/zinc, riboflavine/niacine, vitamine C/molybdène ou sélénium/vitamine E/bêta-carotène sur le risque de décès toutes causes confondues ou le risque de décès par cancer. Résultat, les bénéfices de ces compléments ont été perdus au fil du temps. Et durant le suivi qui a duré 25 ans, ces interventions n’ont montré aucun effet sur la mortalité totale.
En clair, rien ne remplace une alimentation variée et équilibrée sur le long terme. Sans oublier une activité physique régulière.
-
Source : PNNS - Effects of Nutrition Intervention on Total and Cancer Mortality: 25-Year Post-trial Follow-up of the 5.25-Year Linxian Nutrition Intervention Trial, Journal of the National Cancer Institute
-
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par: Dominique Salomon