Cancers pédiatriques : 2 500 nouveaux cas chaque année

15 février 2023

Les avancées thérapeutiques sauvent la vie d’un nombre croissant d’enfants touchés par le cancer. Mais 1 jeune sur 5 ne peut toujours pas être guéri de cette maladie. Faisons le point à l’occasion de la Journée internationale des cancers de l’enfant organisée ce 15 février.

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En Europe, le cancer constitue la première cause de décès chez l’enfant et l’adolescent. Ainsi, 500 jeunes patients perdent la vie des suites de cette maladie chaque année en France.

Neuroblastome, signature tumorale

Pour améliorer la prise en charge, la survie et la qualité de vie des patients, l’Institut Gustave Roussy développe le programme CRESCENDO. Principal enjeu : accélérer le développement des innovations thérapeutiques notamment pour les cancers de mauvais pronostics comme les tumeurs cérébrales qui restent aujourd’hui « orphelins de nouveaux traitements ». Ainsi, le développement de médicaments et la demande d’obtention d’autorisation de mise sur le marché (AMM) contre le neuroblastome et contre le gliome du tronc cérébral sont en cours.

Quid des récentes avancées ? A ce jour, il est aujourd’hui possible après prélèvement de générer la signature tumorale de la tumeur de chaque enfant pour adapter le protocole le plus personnalisé possible. Une approche thérapeutique dite de précision. Autre axe de progression dans la prise en charge du cancer du cancer : le développement de traitements basés sur le pouvoir des CAR-T cells. Cette technique consiste à « prélever par prise de sang des lymphocytes T du patient (cellules de l’immunité, ndlr) avant d’y introduire in vitro un gène qui va leur permettre de reconnaître les cellules tumorales (…) et de les détruire », précise le Pr Karin Tarte (CHU de Rennes) dans un dossier Inserm.

Une prise en charge des séquelles cognitives

Le programme CRESCENDO comprend aussi le développement d’un parcours de soins spécifiques, « pour évaluer et prendre en charge tous les enfants ayant un cancer, sur le plan neuropsychologique et psycho-social ». Les équipes établissent « des scores prédictifs de séquelles neurocognitives chez les enfants et les adolescents traités par chimiothérapie ou radiothérapie » et proposent « des modules de réhabilitation adaptés à chaque enfant et sa famille, faisant intervenir psychologues, neuropsychologues, médecins scolaires, enseignants, pédopsychiatres, oncologues pédiatres, orthophonistes, psychomotriciennes ».

Les chercheurs de l’Institut Gustave Roussy œuvrent aussi à une meilleure compréhension des raisons pour lesquelles le système immunitaire des enfants réagit peu aux immunothérapies prescrites chez les adultes. Ils sont également investis pour isoler des gènes de prédisposition au cancer, « sachant que 7 à 10 % des cancers pédiatriques sont associés à une anomalie génétique prédisposante ». Un Observatoire national de prédisposition des syndromes de prédisposition aux cancers pédiatriques a d’ailleurs été créé comme « base de données communes ». Objectif : évaluer « le risque oncologique individuel et familial et proposer un éventuel programme de dépistage précoce ».

A noter : Gustave Roussy développe également une clinique de l’après-cancer pour que les enfants et adolescents puissent bénéficier d’un programme de prévention personnalisée. Et ainsi rester le plus protégés possible contre un risque de complications*.

 

*dans l’après-cancer, les enfants et les adolescents peuvent développer des complications liés aux traitements (thérapies ciblés et immunothérapies), développer des séquelles de la maladie comme des atteintes cardio et cérébro-vasculaires

  • Source : Institut Gustave Roussy, le 15 février 2023 - Inserm Le Magazine 55, décembre 2022

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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