Cancers du sein : quel dépistage en France ?
04 octobre 2016
Milan Ilic Photographer/shutterstock.com
L’année passée, 2,5 millions de femmes ont participé au dépistage organisé du cancer du sein. Révélées à l’occasion d’Octobre Rose, ces données aident à mieux cerner les effets de cette prévention menée dans la lutte contre une maladie affectant en moyenne 1 Française sur 8.
« L’incidence du cancer du sein a augmenté dans les années 80 pour se stabiliser en 2005 », peut-on lire dans le dernier rapport de Santé Publique France. Au total, 49 000 cas ont été diagnostiqués en 2012. Et selon les prévisions du bilan 2015*, 54 000 femmes auraient appris leur maladie l’année passée.
Le cancer du sein est considéré comme un cancer de bon pronostic. Ainsi la mortalité diminue progressivement depuis une vingtaine d’années. « Entre 1989-1993 et 2005-2010, le taux de survie à 5 ans est passé de 80% à 87% ». La France se situe parmi les pays les mieux placés en termes de survie. Malgré ces avancées, le cancer du sein reste la première cause de mortalité rapportée dans la population féminine.
Les effets du dépistage organisé
En 2015, plus de la moitié des femmes concernées (51,5%) ont bénéficié dépistage organisé. Une participation en hausse depuis 2007 contribuant à l’évolution de l’espérance de vie. En permettant la détection précoce de tumeurs de petite taille, ce dépistage débouche logiquement sur une augmentation des cas répertoriés. Ainsi entre 2013 et 2014, un total de 37 000 cancers du sein a été diagnostiqué. Soit un taux de détection de 7,4 pour 1 000 femmes dépistées.
Mais cette approche préventive met aussi au jour « un grand nombre de cancers qui ne se seraient pas manifestés en l’absence de dépistage ». On parle dans ce cas de surdiagnostic, phénomène suscitant des questionnements dans l’opinion publique. Reste que les bénéfices liés au dépistage dépassent le risque de « faux positifs et de cancers radio-induits (par la mammographie, ndlr) », confirme Santé Publique France.
Comprendre son origine
Cette publication donne aussi l’occasion aux spécialistes de faire le point sur les origines de ce cancer. Le vieillissement tout d’abord. Le risque tumoral augmentant avec l’âge, moins de 10% des cancers du sein sont diagnostiqués avant 40 ans. Les deux pics d’incidence sont répertoriés à 45 ans et 65 ans. Multifactorielle, cette pathologie trouve aussi son explication sur la piste hormonale et reproductive (âge de la puberté, nombre d’enfants, âge à la première grossesse, allaitement), sur le terrain familial (prédisposition génétique et/ou antécédents de cancers mammaires). Autre facteur de risque, les habitudes du mode de vie et l’environnement (utilisation d’un traitement hormonal, surpoids, consommation d’alcool, travail de nuit, tabagisme, exposition aux rayonnements ionisants).
D’ailleurs, la fin des cycles menstruels est marquée par des perturbations hormonales. Et à cet âge, l’organisme accuse justement le coup des années et des mauvaises habitudes. Ainsi en période post-ménopause, « 53% des cancers du sein sont liés au comportement dont 14% à la prise d’un traitement hormonal substitutif, 10% à une alimentation déséquilibrée, 6% à la consommation d’alcool, 5% à un surpoids à l’âge adulte et 17% à un sous-poids à la puberté ».
*Trois ans de délai sont nécessaires entre l’enregistrement des données et leur publication
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Source : Santé Publique France, le 4 octobre 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault- - Edité par : Vincent Roche