











En France selon la région, le département ou la ville que nous habitons, nous sommes inégaux face à la maladie et même à la mort. Notamment lorsqu’il s’agit de cancers, puisque la probabilité de décès varie selon les régions dans un rapport de 1 à 4 !
“La France du Nord-Est, qui va du Nord-Pas-de-Calais à l’Alsace est particulièrement touchée” explique le Pr Gérard Salem (Université Paris X – Nanterre). Géographe de la santé, il est l’un des auteurs du deuxième volume de l’Atlas de la santé en France.
La France en fait, est partagée en deux selon une ligne Le Havre-Marseille. Au nord et à l’est de cette diagonale -une zone qui recouvre les anciens secteurs miniers et sidérurgiques- l’incidence des cancers est donc bien plus élevée que la moyenne nationale. Au sud, elle l’est moins. A l’exception notables de quelques zones industrialo-portuaires de la façade atlantique : Lorient, l’estuaire de la Loire ou Bordeaux.
Ces zones à incidences élevées sont-elles également celles où la mortalité est la plus importante ? La situation n’est pas si simple. Ainsi la Bretagne est-elle caractérisée par une faible incidence mais une forte mortalité. Au Sud-Est, c’est l’inverse : forte incidence mais faible mortalité. Pour Gérard Salem, tout serait une question de précocité du dépistage. Dans le premier cas -en Bretagne- le dépistage serait plus tardif et donc la prise en charge rendue difficile. Dans le Sud-Est en revanche, les cancers seraient détectés plus tôt. Et donc mieux pris en charge.
Source : Atlas de la santé en France, Volume 2 - Comportements et maladies - Editions John Libbey Eurotext, 221 pages, 64 euros. Interview de Gérard Salem,
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