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Pour de nombreux adeptes, le cannabis, surtout s’il est fumé le soir, permet de se relaxer, de « poser son cerveau », de s’endormir sans réfléchir. Mais selon des spécialistes de l’Inserm, de l’Université de Bordeaux et du CHU de Bordeaux, il n’en est rien : fumer du cannabis perturbe les capacités d’endormissement des jeunes consommateurs.
Pour le prouver, l’équipe des Prs Julien Coelho et Christophe Tzourio a analysé les données « de près de 14 787 étudiants volontaires, membres de la cohorte i-Share ». Tous ont répondu à un questionnaire en ligne évaluant leur consommation de cannabis et leur rapport au sommeil avec un focus sur l’insomnie.
Résultat, « la probabilité de souffrir d’insomnie serait supérieure de 45 % chez les consommateurs de cannabis par rapport aux non-consommateurs ». Et lorsque la consommation devient quotidienne ? Celles et ceux qui fument tous les jours, sont deux fois plus exposés au risque d’insomnie comparés aux abstinents.
Cette étude met le doigt sur deux problèmes majeurs de santé publique : la consommation addictive de cannabis et la qualité du sommeil. Lesquels impactent négativement « la réussite des études, ainsi que la santé physique et mentale ».
Un lien regrettable quand on sait que « la moitié des étudiants en France souffrent aujourd’hui de troubles du sommeil », relève les Prs Coelho et Tzourio. Dans le détail, « 55 % des étudiants auraient des perturbations de leur sommeil, et 19 % d’entre eux souffriraient d’insomnie ». Enfin, en France, « 13,9 % des 18-25 ans déclarent consommer mensuellement du cannabis et 4 % quotidiennement ».
*Centre de recherche Inserm/Université Bordeaux Unité 1219 – Population Health
Source : Inserm, le 23 janvier 2023
Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet
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