CBD et médicaments : un mélange potentiellement dangereux

12 mars 2025

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte sur les risques d'interactions entre le cannabidiol (CBD) et certains médicaments. Celles-ci peuvent non seulement réduire l'efficacité des traitements mais aussi amplifier leurs effets secondaires.

Bonbons, tisanes, e-liquides… Depuis 2015, le CBD s’est imposé sur le marché. Et si l’on se fie aux étiquettes, le cannabidiol fait tout ou presque : « réduction des douleurs », « antistress », « antifatigue », « stimulant » …

Si la science reste prudente vis-à-vis d’éventuels effets thérapeutiques, ce qui est certain en revanche, c’est que la consommation de CBD nécessite quelques précautions.

C’est l’appel émis le 11 mars par l’ANSM. CBD et médicaments ne font en effet pas toujours bon ménage. Entre 2017 et 2023, les centres antipoison ont documenté 58 cas d’interaction. Les experts estiment toutefois que ces chiffres sont largement sous-évalués, suggérant que le phénomène toucherait en réalité un nombre bien plus important de consommateurs.

Quels médicaments sont concernés ?

L’ANSM a identifié de nombreuses catégories de médicaments susceptibles d’interagir avec le CBD :

  • des analgésiques : tramadol, morphine, diflunisal ;
  • des anesthésiques généraux : propofol ;
  • des antiarythmiques : digoxine ;
  • des anticoagulants : warfarine, coumarines, fluindione, dabigatran ;
  • des hypolipémiants (qui servent à abaisser le taux de mauvais cholestérol) : gemfibrozil, fénofibrate, statines ;
  • des antidiabétiques oraux : répaglinide ;
  • des hormones thyroïdiennes : lévothyroxine ;
  • des immunosuppresseurs : everolimus, tacrolimus, sirolimus ;
  • des inhibiteurs de la pompe à protons (dans le traitement du reflux gastro-œsophagien) : oméprazole, ésoméprazole;
  • des antibiotiques : rifampicine, rifabutine;
  • des antifongiques : griséofulvine;
  • des myorelaxants : tizanidine;
  • des antidépresseurs : amitriptyline, citalopram, escitalopram, bupropion;
  • des antiépileptiques : acide valproïque, lamotrigine, phénytoïne, carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital, topiramate, stiripentol;
  • des antipsychotiques : clozapine, lithium;
  • des hypnotiques et benzodiazépines : zolpidem, ramelteon, tasimelteon, clobazam, lorazépam;
  • des traitements de substitution des opiacés : méthadone.

Restez attentifs au moindre signe… 

Si vous êtes sous traitement médical et consommez ou envisagez de consommer du CBD, l’ANSM recommande d’en informer votre médecin traitant afin qu’il puisse l’adapter si nécessaire.

Il est important de rester attentif à tout changement dans l’efficacité de vos médicaments ou à l’apparition d’effets indésirables après avoir commencé à consommer du CBD. Ces interactions peuvent survenir quelle que soit la forme sous laquelle le CBD est consommé, le délai depuis le début de la consommation ou sa fréquence.

En cas de symptômes tels que nausées, diarrhées, vertiges, somnolence, fatigue, maux de tête, idées suicidaires ou crise d’épilepsie après consommation de CBD, il est vivement conseillé d’arrêter immédiatement son usage et de consulter un médecin.

  • Source : ANSM

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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