











Accueil » Médecine » Neurologie » Un cerveau virtuel pour traiter l’épilepsie ?
Sergey Nivens/shutterstock.com
Des chercheurs français viennent de créer pour la première fois un cerveau virtuel permettant de reconstituer l’organe d’un patient souffrant d’épilepsie. Cet outil pourrait être une aide précieuse afin d’améliorer nos connaissances sur la maladie. Mais pas seulement…
Un pour cent de la population mondiale souffre d’épilepsie. Cette maladie neurologique affecte les individus différemment, d’où l’importance d’un diagnostic et d’un traitement individualisé. Or actuellement les moyens de comprendre les mécanismes de cette pathologie sont peu nombreux et relèvent de l’interprétation visuelle d’un IRM et d’un électroencéphalogramme. Cela s’avère d’autant plus difficile que 50% des patients ne présentent pas d’anomalie visible à l’IRM. La cause de leur épilepsie reste donc inconnue.
Des chercheurs du CNRS, de l’INSERM, d’Aix-Marseille Université et de l’AP-HM ont réussi à élaborer un cerveau virtuel personnalisé en concevant un modèle de base et en y additionnant des informations individuelles du patient. Les scientifiques ont ainsi pu reproduire le lieu d’initiation des crises d’épilepsie et leur mode de propagation.
De la chirurgie virtuelle à la réalité
Par ailleurs, 30% des patients ne répondent pas aux traitements. Leur seul espoir repose sur la chirurgie. Celle-ci est efficace si le médecin dispose des bonnes indications sur les zones à opérer. Le cerveau virtuel permet aux chirurgiens d’avoir une « plate-forme » virtuelle. Ils peuvent ainsi préparer l’opération en testant différents gestes possibles, en voyant lequel est le plus efficace, en fonction de la zone concernée.
A terme, l’objectif consistera à offrir une médecine personnalisée du cerveau, en proposant grâce à la virtualisation, des solutions thérapeutiques individualisées et spécifiques à chaque patient. Les chercheurs travaillent actuellement sur des essais cliniques, afin de démontrer la valeur prédictive de leur découverte. Cette technologie est par ailleurs à l’essai sur d’autres pathologies affectant le cerveau, comme l’AVC, la maladie d’Alzheimer ou encore la sclérose en plaques.
Source : INSERM, CNRS, Neuroimage, 29 juillet 2016
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Laura Bourgault
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