Ces ados qui roulent la vie pour la fumer
24 mars 2005
Le joint des années 70 avec ses quelque 4% de THC(principe actif du cannabis), n’est plus qu’un lointain souvenir. Aujourd’hui, place à la “défonce”. Les adolescents fument désormais du cannabis trafiqué, qui contient 20% voire 30% de substance psychoactive ! Une véritable bombe.
En France, un jeune garçon sur cinq et une jeune fille sur dix fument régulièrement. C’est-à-dire au moins dix fois par mois. Avec la République tchèque, nous sommes les premiers consommateurs en Europe, alors que la législation française est une des plus répressives… Une situation qui inquiète les spécialistes, réunis vendredi dernier dans le cadre du Salon de la Médecine à Paris.
Banalisé, le haschisch n’en demeure pas moins une drogue aux effets ravageurs. Troubles de la mémoire, perte de la concentration, “envie de ne rien faire”, il plombe littéralement l’avenir du fumeur. Surtout chez les adolescents en quête de repères et en pleine construction intellectuelle.
Pourquoi ? Parce que “le cannabis anesthésie le cerveau. Il altère la perception de la réalité et biaise complètement cette période d’apprentissage de la vie qu’est l’adolescence, si précieuse à 15-16 ans” nous a confié le Dr Olivier Phan de l’Institut mutualiste Montsouris de Paris.
Le problème du cannabis -ou par définition de toute drogue – est que notre cerveau renferme de nombreux récepteurs des cannabinoïdes. En d’autres termes le cannabis a des effets “positifs”, ou perçus comme tels, pour celui qui en consomme. Il relaxe, aide au sommeil, permet de lutter contre l’ennui…
Pour réussir à freiner la consommation chez les jeunes “il ne faut surtout pas diaboliser le produit. Mais plutôt leur expliquer que le coût de ce confort chimique est très élevé en termes de santé. Il arrive en effet que des fumeurs éprouvent des troubles du comportement tels qu’ils en arrivent à ‘sentir’ les couleurs et à ‘observer’ les voix“. Sans doute ce que l’on appelle ‘halluciner’…