C’est quoi être un bon parent ?

19 avril 2016

Quoi de plus naturel pour un pédopsychiatre que d’évoquer ses rencontres avec de jeunes patients ? Dans son ouvrage Mes parents sont fragiles, le Pr Philippe Duverger, chef du service psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHU d’Angers, aborde un autre versant de sa profession : celle de la rencontre avec des parents, fussent-ils « parfaits » ou encore défaillants.

« Aujourd’hui, il est courant d’entendre que de plus en plus d’enfants vont mal », commente Philippe Duverger. « N’est-ce pas le signe que de plus en plus de parents sont en difficulté ? » A l’heure d’Internet, chacun cherche des solutions au travers de divers témoignages. « Mais confrontés à la multiplicité des modèles possibles, les parents sont sous pression. Ils doutent de tout. Notamment de leurs capacités à élever un enfant ».

Dans Mes parents sont fragiles, pas de recette miracle. Vous ne trouverez pas de conseil ingénieux pour devenir un bon papa ou une bonne maman. « Ce n’est d’ailleurs pas au pédopsychiatre d’en juger », prend soin de préciser le Pr Duverger. L’ouvrage est avant tout une histoire d’enfant, de mères et de pères. En clair, de familles.

Une grande diversité de parents

La première de ces histoires (intitulé King David), narre la rencontre du pédopsy avec un enfant considéré comme intelligent par tout son entourage mais ne souhaitant plus se rendre à l’école. Philippe Duverger y décrit la première consultation. Un bambin de 8 ans absorbé par son smartphone, un papa qui arrive en retard au rendez-vous, le manque d’autorité face à un David inexorablement plongé dans son écran…

Le diagnostic se construit peu à peu : des parents copains qui estiment que gâter un enfant équivaut à l’aimer. Un gamin qui décide et des géniteurs qui concèdent. En clair, l’auteur se trouve en face d’un enfant roi qui n’aura de cesse de le tester. « Le tutoiement, le fait de s’installer à mon bureau en poussant mes affaires, les pieds sur la chaise voisine (…) il a tout du sale gosse ». Dans ce témoignage, il est tout aussi question de l’attitude du jeune patient que de l’autorité parentale.

Cette histoire n’est que l’une des multiples qui composent l’ouvrage. Ou plutôt qui constituent cette réflexion sur la parentalité. Une manière d’éclairer et d’enrichir l’expérience de chacun. Et ainsi donner des idées à tous les parents… sans pour autant les culpabiliser.

  • Source : Mes parents sont fragiles, Pr Philippe Duverger, éditions Anne Carrière, 300 pages, 18,50 euros

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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