Champignons : comment éviter les intoxications ?

14 novembre 2018

La saison automnale rime avec cueillette innocente de délicieux champignons. Toutefois, cette activité n’est pas dénuée de risques. Les 249 cas d’intoxication rapportés ces deux dernières semaines par l’Anses en témoignent.

Cueillir des cèpes et autres pieds de mouton dans les bois oui. Être victime d’une intoxication à cause d’un champignon vénéneux, non ! Le signalement de 249 cas d’intoxication au cours de ces deux seules dernières semaines pousse l’Anses et la Direction générale de la santé (DGS) à mettre à nouveau en garde les amateurs de cueillette.

« Les conséquences sur la santé de ce type d’intoxications peuvent être graves (troubles digestifs sévères, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe), voire mortelles », soulignent les autorités sanitaires. « Sept cas graves ont été enregistrés depuis le mois de juillet 2018, dont quatre ces deux dernières semaines. »

Confusion (potentiellement) mortelle

« Ces intoxications résultent, dans la majorité des cas, d’une confusion avec des champignons comestibles, d’où l’importance de rester vigilant, que l’on soit connaisseur ou que l’on pratique la cueillette ponctuellement », insiste l’Anses. En effet, « certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles ».

Des symptômes dans les 12 heures

« Les symptômes (diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue…) commencent généralement à apparaître dans les 12 heures après la consommation et l’état de la personne intoxiquée peut s’aggraver rapidement », indique l’Anses. Si cela se produit, appelez immédiatement le 15 ou le centre antipoison de votre région, et précisez que vous avez consommé des champignons.

Les bons réflexes de prudence

– Au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, ne consommez pas la récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière. Les pharmaciens ou les associations et sociétés de mycologie de votre région peuvent être consultés ;

– Cueillez uniquement les spécimens en bon état et prélevez la totalité du champignon (pied et chapeau), afin d’en permettre l’identification ;

– Ne cueillez pas les champignons près de sites pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges) ;

– Séparez bien par espèce les champignons récoltés pour éviter le mélange de morceaux de champignons vénéneux avec des champignons comestibles ;

– Déposez les champignons séparément, dans une caisse ou un carton, mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement ;

– Lavez-vous soigneusement les mains après la récolte ;

– Conservez les champignons à part et dans de bonnes conditions au réfrigérateur et consommez-les dans les deux jours au maximum après la cueillette ;

– Consommez les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante et ne les mangez jamais crus ;

– Ne proposez jamais de champignons cueillis à de jeunes enfants ;

– Photographiez votre cueillette avant cuisson. La photo sera utile au pharmacien ou au médecin du centre antipoison en cas d’intoxication, pour décider du traitement adéquat.

  • Source : Anses, 9 novembre 2018

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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