Changement de vie : les bonnes questions à se poser

16 mars 2022

Changer de vie ? Derrière cette expression en forme de slogan, une réalité peut se dessiner. Selon les sondages d’opinion, entre quatre et sept Français sur dix en ressentiraient le besoin. De là à franchir le pas… S’il n’existe pas de mode d’emploi, quelques caps peuvent toutefois être dégagés. Lesquels ?

Professeur de Psychologie et de Management à ESCP Business School (Paris), Philippe Gabilliet a rassemblé ses « convictions » sur le sujet en un ouvrage intitulé L’art de changer de vie en 5 leçons. Une histoire d’identification des moments opportuns, de projection et d’audace bien sûr.

En premier lieu, un changement de vie est toujours « une bifurcation » déclenchée par un évènement extérieur ou intérieur. Il peut ainsi « présenter un caractère plutôt intellectuel (prise de conscience), affectif (la goutte d’eau qui fait déborder le vase) ou spirituel (une conversion religieuse) »… L’auteur préconise donc de s’arrêter sur les « ingrédients essentiels, sans lequels le festin final risque de manquer de saveur ou dont l’excès peut au contraire diffuser une amertume ». Et les autres ? Quelle place pour eux « dans son monde à venir » ?

De bonnes raisons…

Dans un deuxième temps, il convient d’interroger (toujours), « le désir même de changer de vie, dans toute sa diversité. Pourquoi envisager un tel choix ? Et, tant qu’à changer, est-on sûr de le faire pour de bonnes raisons ? Ou au contraire est-on à nouveau victime des illusions d’une prétendue « vie autre », fantasme insaisissable qui ne cesse de se dérober sous nos pas ? »

La troisième leçon correspond à un appel à la vigilance et au pragmatisme. « Car la vie ne se laisse pas changer facilement », interpelle-t-il. « Si les candidats au changement de vie sont légion, les élus le sont moins », rappelle Philippe Gabilliet. « Non par manque de volonté ou de persévérance, non par manque de discernement ou de lucidité, mais plus souvent par manque de réflexion stratégique sur l’« écologie » des changements rêvés ».

Commencer par une décision simple

Car, et c’est le quatrième lieu, « changer de vie est avant tout un changement intérieur ». C’est-à-dire, « une reconfiguration existentielle majeure, un nouvel alignement de ces planètes ayant pour noms désirs, valeurs, rêves, espoirs, buts et projets ». Il convient donc en quelque sorte, d’être bien raccord avec cet intérieur et de l’accueillir sans faux-semblants.

Enfin, « vous avez pris conscience de la possibilité, voire de la nécessité d’un changement de vie » ? Place à l’action ! Sachant tout de même que la bascule radicale demeure rare. La première pierre « peut aussi être une décision discrète, tout en étant puissante, car porteuse de bifurcations à venir ». Et de citer : « devancer de quelques mois votre départ à la retraite, vous inscrire à une formation artisanale ou artistique, créer votre profil sur un ou plusieurs sites de rencontres, adhérer à une association » etc. Une décision simple, en fait !

  • Source : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Ecrit par : L’art de changer de vie en 5 leçons, de Philippe Gabilliet. Saint-Simon Editeur.

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