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Pour changer de sexe, les thérapies hormonales prescrites provoquent de nombreuses modifications voulues. Mais des troubles cardiovasculaires seraient malheureusement associés à ces traitements.
Contraception, ménopause, dérèglement thyroïdien… tout motif médical nécessitant l’administration d’hormones dans l’organisme humain pose la question des effets indésirables. A ce sujet, des chercheurs hollandais se sont interrogés sur l’impact des traitements prescrits aux personnes transgenres.
3 875 dossiers d’Allemands transgenres à l’étude. Tous étaient inclus dans ce parcours entre 1972 et 2015. Parmi eux, 2 571 transgenres femmes*. Toutes ont reçu des oestrogènes, associés ou non à des suppresseurs d’androgènes. Le suivi a duré 9 ans. Les 1 358 transgenres hommes** étaient, eux, sous testostérone. Pour ce groupe, le suivi s’est établi à 8 ans.
Infarctus du myocarde et AVC. Résultats, les transgenres femmes encourraient deux fois plus de risque d’accident vasculaire cérébral comparées au groupe contrôle (composé de personnes de sexe biologique féminin et ne changeant pas de sexe). Les hommes transgenres étaient trois plus exposés au risque d’infarctus du myocarde, comparés aux groupe contrôle (composé de personnes de sexe biologique masculin et ne changeant pas de sexe).
A l’origine de ces maladies cardiovasculaires. Les chercheurs ne peuvent aujourd’hui conclure précisément sur l’impact de ces hormones sur le cœur. « Mais pour les transgenres femmes, grâce à de précédentes études, nous savons que les thérapies à base d’oestrogènes augmentent les niveaux sanguins de triglycérides et d’insuline. » Ces approches induisent aussi « des obstructions et des inflammations des vaisseaux sanguins ». Autant de mécanismes n’épargnant pas la santé cardiovasculaire des femmes. Et du côté des transgenres hommes, « il se peut que la testostérone rende le sang plus collant en augmentant la concentration sanguine en globules rouges, en diminuant le taux de bon cholestérol et en augmentant la concentration du mauvais cholestérol ».
Comment protéger les cœurs ? « A la lumière de nos résultats, nous demandons aux médecins et aux personnes transgenres d’être conscientes de ces risques cardiovasculaires », conclut le Pr Nienke Nota, du département d’endocrinologie de l’Université de médecine d’Amsterdam. L’idéal pour une diminution du risque cardiovasculaire en amont d’un changement de sexe « est de réduire les facteurs de risque en incitant à l’arrêt du tabac ». Mais aussi de favoriser « la pratique d’une activité physique régulière, de manger équilibré et de perdre du poids si besoin ».
*des personnes de sexe biologique masculin à la naissance souhaitant assumer leur identité féminine
**des personnes de sexe biologique féminin à la naissance souhaitant assumer leur identité masculine
Source : Circulation, le 18 février 2019
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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