Chimiothérapie : l’ADN circulant, évaluateur d’efficacité ?

07 juillet 2021

Quelle chimiothérapie pour quel patient ? Pour identifier plus vite le bon traitement, une nouvelle méthode – celle de l’analyse de l’ADN tumoral circulant – va être étudiée dans un large essai clinique par l’Institut Curie. Un espoir important dans l’amélioration de l’efficacité thérapeutique dans le cancer du sein.

Lorsqu’un cancer se déclare, des fragments d’ADN tumoral circulant se disséminent dans le sang. Ces informations génétiques larguées dans la circulation sanguine par les cellules tumorales mortes sont porteuses d’un grand nombre d’informations utiles. C’est pourquoi cet ADN est étudié depuis plusieurs années par les chercheurs en oncologie. Utilisées pour faciliter le diagnostic de la maladie ou encore prévenir la récidive, elles pourraient à présent permettre d’évaluer la performance d’une chimiothérapie.

Limiter les irradiations et les chimiothérapies inutiles

Aujourd’hui, l’évaluation de l’efficacité de ces traitements repose principalement sur des examens radiologiques et peut prendre des mois. C’est pourquoi il est urgent de trouver des alternatives plus rapides. Dans ce contexte, l’Institut Curie lance l’essai clinique MONDRIAN afin d’évaluer « l’utilité clinique de l’analyse de l’ADN tumoral circulant pour l’identification précoce d’une réponse au traitement par chimiothérapie pour les patientes atteintes de cancer du sein métastatique triple négatif ». Ce travail permettra de déterminer si le « suivi des variations quantitatives de molécules d’ADN tumoral circulant dans le sang pourrait permettre de savoir rapidement si un cancer répond ou non à la chimiothérapie ». Cet essai qui vient de démarrer va inclure 214 patientes et devrait durer 3 ans et demi.

S’il s’avère concluant, il pourrait éviter l’irradiation liée aux examens radiologiques nécessaires aujourd’hui. Il permettrait aussi d’« écarter les chimiothérapies qui ne sont pas assez efficaces sur un cancer donné, diminuant ainsi l’exposition prolongée et les effets secondaires ».

  • Source : Institut Curie, juillet 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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