Chimiothérapies : le prix de la vie
01 juillet 2004
Chute des cheveux, fatigue… Des chercheurs américains ont mis en évidence un nouvel effet secondaire à la chimiothérapie. Chez les jeunes malades souffrant d’une forme particulière de leucémie, elle entraînerait de profondes mutations de l’ADN.
A l’Université du Vermont, le Pr Barry Finette et son équipe se sont intéressés à 45 enfants atteints de leucémie lymphocytaire aiguë. Agés en moyenne de 5 ans et demi au moment du diagnostic, ils ont été suivis pendant plusieurs années.
Les auteurs ont ainsi constaté, chez les enfants traités par chimiothérapie, que la fréquence des mutations de l’ADN était multipliée par un facteur 200. Un phénomène qui n’est pas sans conséquences, puisque le risque de cancer secondaire s’en trouve être chez ces enfants, de 5 à 20 fois plus important.
Gare aux conclusions cependant. ” Les traitements utilisés pour (les) aider à combattre la maladie permettent à un grand nombre d’entre eux de rester en vie ” explique le Pr Finette. ” Les médecins ont aujourd’hui la possibilité de les suivre pendant de nombreuses années de rémission. Mais dorénavant, chacun doit avoir à l’esprit les conséquences génétiques de la chimiothérapie “.
La leucémie lymphocytaire aiguë est le cancer pédiatrique le plus fréquent. Mais c’est aussi l’un de ceux où les progrès ont été les plus importants. Depuis les années 60 en effet, le taux de survie à cinq ans des jeunes malades a augmenté de 80% ! Plus de 70% de ces patients ont aujourd’hui moins de 20 ans, et 85% des moins de 15 ans sont traités par chimiothérapie.