Chirurgie de l’obésité : quel suivi après l’opération ?
19 octobre 2015
La moyenne d’âge des patients bénéficiant de la chirurgie bariatrique est de 39 ans. ©Phovoir
Après une opération bariatrique, les patients obèses maigrissent rapidement. Le corps se transforme de semaine en semaine. Mais la seule chirurgie ne fait pas tout. Des mois durant, le patient va suivre un programme nutritionnel pour réapprendre à manger. Comme le rappelle le Dr Sylvie Guéroult, chirurgien digestif à la Clinique Geoffroy Saint-Hilaire (Paris), « il faut manger de tout en petite quantité pour que la perte pondérale se maintienne sans carence ».
A ce jour, 200 000 patients ont pu bénéficier de la chirurgie bariatrique en France. Réservée aux malades les plus à risque de complications de l’obésité (diabète, hypertension, cancer, dépression…), cette opération consiste à diminuer la taille de l’estomac pour réduire les apports alimentaires.
« L’Objectif n’est pas de continuer des régimes mais progressivement de manger de tout en plus petites quantités », explique Corinne Chicheportiche-Ayache, nutritionniste à Paris. Dans les premières semaines suivant l’opération, le patient démarre son suivi nutritionnel. Une consultation est prévue le 1e mois, le 3e, le 6e puis le 12e. L’occasion d’expliquer pourquoi et comment retrouver une alimentation équilibrée. « La relation apaisée face à l’assiette est essentielle pour consolider la perte de poids sans s’exposer aux risques de carences en vitamines, en minéraux et en oligo-éléments notamment ».
Aucune restriction alimentaire n’est imposée. Seule exception, « l’éviction des sucres rapides de l’assiette dans les premiers mois pour éviter la fixation de mauvaises graisses ». Progressivement, toutes les catégories d’aliments sont réintroduites en quantités raisonnables, adaptées à la dépense énergétique. A ce sujet, « la reprise du sport même légère vient favoriser la perte de poids et le bien-être ». Pour le patient, cette étape marque la fin d’une vie de régime. Le principe est de retrouver un équilibre nutritionnel, d’en finir avec l’alternance entre les périodes de privation et les excès.
Un soutien complet. La première année, un contrôle cardiologique et pneumologique est systématiquement effectué. Les patients sont aussi aiguillés vers un suivi psychologique ou psychiatrique « pour qu’ils s’habituent à leur nouvelle image corporelle ». La perte de poids est si rapide qu’elle modifie brutalement l’apparence physique, certains ne se reconnaissent plus. « En un mois, les patients perdent en moyenne 10% de leur poids d’origine, 20% dans le trimestre suivant l’intervention, et le poids de forme est atteint en un an », souligne le Dr Sylvie Guéroult. Enfin, des réunions entre patients sont organisées en présence de l’équipe médico-chirurgicale. Au programme, soutien et partage d’expérience pour une meilleure adhésion thérapeutique.
-
Source : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet
-
Ecrit par : Reportage Clinique Geoffroy Saint-Hilaire, Paris 5e, le 26 juin 2015