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Qui ne s’est pas un jour imaginé avec du « ventre » en moins, des fesses plus rebondies, une poitrine plus généreuse, des pectoraux plus dessinés ? De là à franchir le pas, il peut se passer… une vie ! Rien d’anormal quand on sait que cette décision de réaliser une chirurgie esthétique modifiera notre aspect physique de manière irréversible.
Pour autant, certain(e)s sont peut-être à deux doigts de franchir le pas. Avant de prendre rendez-vous avec un chirurgien, « je conseillerais aux personnes de faire le point avec elle-même sur une question très importante, souligne Laurence, psychologue à Nantes. « Est-ce que le choix de la chirurgie esthétique m’appartient complètement ou répond-il à des pressions extérieures, à des propos négatifs de la part de mon environnement, de mon conjoint par exemple ? ». On l’aura compris, l’objectif est d’être sûr(e) que cette décision vous appartient.
Répondre à « cette question vous permettra d’avoir une idée de ce qui vient de vous, de la confiance que vous avez en vous et de votre capacité à accepter ou non votre corps ». C’est une phase très importante car si la chirurgie esthétique répond à une forme de mal-être au-delà de l’apparence physique, ce n’est pas le « bistouri » qui changera ce ressenti. « Avant toute chose, il peut être intéressant de travailler sur la confiance en soi, de revisiter les bases sur lesquelles cette estime s’est construite. »
Au-delà du couple, cette réflexion avec soi-même va permettre d’y voir clair sur la quête d’un corps amélioré, « parfait » : est-ce que ce souhait répond à un diktat largement diffusé par les réseaux sociaux et dans l’opinion publique ? « Il est bon de se rendre compte si l’on souhaite rentrer dans les cases d’un idéal collectif, quitte à s’éloigner de ce que nous sommes vraiment. » Ou si, à l’inverse, un passif, par exemple quelqu’un qui aurait un rapport compliqué avec son corps du fait d’une inhibition voire de violences, de féminité ou de virilité ôtées, « va créer le besoin de reconstruire une partie de soi-même, de son estime… ». A ce sujet, « il n’y évidemment pas de bonne réponse. Mais en passant par l’introspection, on se connecte à soi, on ne passe pas à côté de soi », assure Laurence.
Et si l’intervention a déjà eu lieu ? « Si la personne se sent mieux, et que la décision a été accompagnée d’un cheminement personnel, alors la réaction des autres et notamment celle du conjoint, aura peu d’impact. »
A noter : l’enveloppe physique et psychique sont au centre de la décision de la chirurgie esthétique. Au-delà de l’apparence physique modifiée par la chirurgie esthétique, l’estime de soi et le fait de se sentir bien dans son corps et dans sa tête peut passer « par l’activité physique. Le sport renforce positivement l’image de soi. Une psychothérapie va évidemment aller dans ce sens ». Autant de pistes à emprunter quand l’idée est tout « simplement d’être tranquille avec qui vous êtes ».
Source : Interview de Laurence, psychologue à Nantes, le 10 octobre 2023
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par Vincent Roche
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