Chirurgie esthétique : une réflexion avec soi-même avant tout

02 novembre 2023

Faire le choix de la chirurgie esthétique en dit long sur le poids des apparences mais aussi sur le besoin de se sentir bien dans son corps et dans sa tête. Un choix qui mérite de se poser les bonnes questions.

Qui ne s’est pas un jour imaginé avec du « ventre » en moins, des fesses plus rebondies, une poitrine plus généreuse, des pectoraux plus dessinés ? De là à franchir le pas, il peut se passer… une vie ! Rien d’anormal quand on sait que cette décision de réaliser une chirurgie esthétique modifiera notre aspect physique de manière irréversible.

Pour autant, certain(e)s sont peut-être à deux doigts de franchir le pas. Avant de prendre rendez-vous avec un chirurgien, « je conseillerais aux personnes de faire le point avec elle-même sur une question très importante, souligne Laurence, psychologue à Nantes. «  Est-ce que le choix de la chirurgie esthétique m’appartient complètement ou répond-il à des pressions extérieures, à des propos négatifs de la part de mon environnement, de mon conjoint par exemple ? ». On l’aura compris, l’objectif est d’être sûr(e) que cette décision vous appartient.

Estime, confiance et perfection

Répondre à « cette question vous permettra d’avoir une idée de ce qui vient de vous, de la confiance que vous avez en vous et de votre capacité à accepter ou non votre corps ». C’est une phase très importante car si la chirurgie esthétique répond à une forme de mal-être au-delà de l’apparence physique, ce n’est pas le « bistouri » qui changera ce ressenti. « Avant toute chose, il peut être intéressant de travailler sur la confiance en soi, de revisiter les bases sur lesquelles cette estime s’est construite. »

Au-delà du couple, cette réflexion avec soi-même va permettre d’y voir clair sur la quête d’un corps amélioré, « parfait » : est-ce que ce souhait répond à un diktat largement diffusé par les réseaux sociaux et dans l’opinion publique ?  « Il est bon de se rendre compte si l’on souhaite rentrer dans les cases d’un idéal collectif, quitte à s’éloigner de ce que nous sommes vraiment. » Ou si, à l’inverse, un passif, par exemple quelqu’un qui aurait un rapport compliqué avec son corps du fait d’une inhibition voire de violences, de féminité ou de virilité ôtées, « va créer le besoin de reconstruire une partie de soi-même, de son estime… ». A ce sujet, « il n’y évidemment pas de bonne réponse. Mais en passant par l’introspection, on se connecte à soi, on ne passe pas à côté de soi », assure Laurence.

Une fois opéré(e)…

Et si l’intervention a déjà eu lieu ? « Si la personne se sent mieux, et que la décision a été accompagnée d’un cheminement personnel, alors la réaction des autres et notamment celle du conjoint, aura peu d’impact. »

A noter : l’enveloppe physique et psychique sont au centre de la décision de la chirurgie esthétique. Au-delà de l’apparence physique modifiée par la chirurgie esthétique, l’estime de soi et le fait de se sentir bien dans son corps et dans sa tête peut passer « par l’activité physique. Le sport renforce positivement l’image de soi. Une psychothérapie va évidemment aller dans ce sens ». Autant de pistes à emprunter quand l’idée est tout « simplement d’être tranquille avec qui vous êtes ».

  • Source : Interview de Laurence, psychologue à Nantes, le 10 octobre 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par Vincent Roche

Aller à la barre d’outils