Co-infection Influenza et SARS-CoV-2 : quelles conséquences ?
28 juillet 2022
Grippe ou Covid ? Dans les premiers mois de la pandémie, la question était régulièrement posée, compte tenu d’une certaine similitude des symptômes. Depuis, on sait qu’il est possible d’être simultanément touché par les deux virus et qu’ils infectent les mêmes cellules dans les voies respiratoires.
« Flurona », vous connaissez ? C’est le nom donné à la co-infection de la grippe (« flu » en anglais) et du coronavirus (« rona »). On a pu l’observer un peu partout dans le monde dès 2020, avant l’application du port du masque et de la distanciation sociale, puis à la levée des restrictions. Même s’il est difficile de quantifier précisément le phénomène, un certain nombre de cas ont été rapportés dans la littérature scientifique.
Dans la revue The Lancet par exemple, en mars dernier, des chercheurs ont étudié les effets de cette co-infection Influenza et SARS-CoV-2 chez plus de 200 patients hospitalisés entre février 2020 et décembre 2021*. Ils ont observé qu’elle « était associée à une probabilité accrue de recevoir une ventilation mécanique invasive par rapport à la mono-infection par le SARS-CoV-2 ». En d’autres termes, cette co-infection surexpose à une forme sévère de la maladie. La probabilité de décès était également augmentée.
Mieux vaut la grippe en premier
Ce que ne précise pas cette étude en revanche, c’est l’ordre dans lequel les virus ont été contractés. A-t-il une importance ? C’est ce qu’ont cherché à savoir d’autres scientifiques, sur des cellules en culture et sur un modèle animal. Des hamsters dorés ont reçu les deux virus simultanément, puis l’un après l’autre, et ont été examinés à intervalles réguliers pendant près de deux semaines.
Publiés dans The Journal of Virology, les résultats de l’expérience suggèrent que la co-infection simultanée ne modifie ni la trajectoire, ni la gravité du virus de la grippe. En revanche, le fait d’avoir d’abord été infecté par ce virus entraîne une réaction immunitaire qui semble avoir le pouvoir de limiter la croissance du SARS-CoV-2, en interférant avec la réplication du coronavirus dans le poumon. Mais, indiquent les chercheurs, « on ne sait pas encore si cet effet joue un rôle dans la gravité de la maladie ». Pour cela, d’autres études, sur l’humain, seront nécessaires.
*Leur statut vaccinal n’a pas été précisé
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Source : The Lancet, Journal of Virology – Juillet 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet