Codéine : un usage récréatif parfois mortel

09 juin 2017

Deux décès en lien avec un usage récréatif de codéine ont été rapportés à l’ANSM. Cette substance opiacée présente dans de nombreux médicaments, disponibles avec ou sans ordonnance, soulage la douleur et la toux. Elle induit plusieurs effets indésirables et peut avoir des conséquences graves, parfois fatals, en cas de surdosage.

L’usage récréatif de substances psycho-actives ne se limite pas aux drogues illégales. Parmi les médicaments ainsi utilisés, la codéine fait aujourd’hui parler d’elle. Rapporté dans un article de nos confrères du Parisien, le décès soudain d’une jeune fille de 16 ans d’un arrêt cardiorespiratoire début 2017 a tourné les projecteurs sur le danger de l’usage récréatif de codéine. Un autre décès a été signalé à l’ANSM. De quoi inquiéter les professionnels de santé et les parents.

Et pour cause, « le réseau addictovigilance nous a permis d’observer une tendance montrant que des adolescents consommaient ces produits à base de codéine à finalité récréative », indique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ce sont les effets psycho-actifs de cet opiacé qui sont recherchés. Indiquée chez l’enfant de plus de 12 ans et l’adulte dans le traitement symptomatique de la toux ou des douleurs d’intensité modérée à intense, la codéine induit des effets relaxants et planants.

Or l’administration de cette substance n’est pas sans effet indésirable ou sans risque. « Les symptômes décrits comprennent notamment des troubles de la vigilance (somnolence) et du comportement (agitation, syndrome confusionnel ou délirant) ainsi que des crises convulsives généralisées », indique l’Agence.

D’autres médicaments déjà pointés du doigt

En 2014, l’ANSM mettait en garde l’ensemble des acteurs concernés par la prise en charge sanitaire ou sociale de jeunes publics sur l’usage détourné de ces médicaments délivrés avec ou sans ordonnance. En raison, à l’époque, d’un usage détourné de médicaments antitussifs à base de dextrométhorphane.

Puis en 2016, l’Agence informait sur une boisson, baptisée « purple drank » composée de sirops à base de codéine, de prométhazine et de soda. Consommée dans un but récréatif, elle avait fait son apparition à la fin des années 1990 aux Etats-Unis. L’ANSM constatait alors une nette augmentation des signalements depuis 2013 en France.

« Les demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmaciens d’officine mais aussi de cas de dépendance ou d’abus ayant pu conduire à une hospitalisation » étaient alors soulignées. La codéine semble présenter le même schéma.

Concernant la codéine, l’ANSM « réfléchit aux mesures à prendre » concernant les médicaments à base de codéine.

  • Source : ANSM, 9 juin 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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