Cœur Carmat : le deuxième patient est à la maison
19 janvier 2015
Ce cœur Carmat est relié à un dispositif de 3kg, porté par le patient. ©Carmat
Le deuxième patient qui a reçu le cœur artificiel Carmat en août dernier se porte bien. La société française annonce qu’il a « quitté l’hôpital en début d’année » pour regagner son domicile. Après le décès du premier patient et la suspension du protocole durant quelques semaines, celui-ci se poursuit donc. Deux autres patients devraient être opérés avant une publication de ce travail.
« Après des années de souffrance, une nouvelle année et une nouvelle vie débutent pour ce patient », annonce le Pr Alain Carpentier, co-fondateur de Carmat et inventeur de ce cœur artificiel bioprothétique. « Son courage, sa confiance et le soutien de sa famille ont été déterminants pour le succès de cette implantation. Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance aux équipes médico-chirurgicales et au personnel soignant du CHU de Nantes, dont l’expérience et l’engagement ont contribué à une spectaculaire réhabilitation du patient. »
Dans une interview au Parisien, le Pr Carpentier ajoute que le patient de 68 ans pratique du vélo d’appartement. Il peut se déplacer en toute autonomie grâce à un « système portable, électrique et silencieux ». Celui-ci prend la forme d’une sacoche de 3 kg comprenant deux batteries qui approvisionnent le cœur artificiel en électricité et un boîtier de contrôle. « C’est le plus léger de tous les dispositifs disponibles pour l’alimentation d’un cœur artificiel total », poursuit le Pr Carpentier. « Il offre aux patients mobilité et autonomie dans d’excellentes conditions ».
Une étude de faisabilité
Le travail en cours est une étude de faisabilité. Elle doit concerner deux autres patients. Les interventions devraient se dérouler dans deux des centres hospitaliers suivants : l’Hôpital Européen Georges Pompidou à Paris, le Centre Chirurgical Marie Lannelongue du Plessis-Robinson (92) et l’hôpital Laënnec-Nord du CHU de Nantes (44).
Rappelons que ce cœur est destiné aux insuffisants cardiaques terminaux, dont l’espérance de vie est inférieure à un an. Comme nous le précisait en mai 2014, le Pr Daniel Duveau (hôpital Laënnec-Nord – CHU de Nantes), impliqué dans ce projet, il s’agit d’un cœur artificiel « total » puisqu’il comporte deux ventricules. Il est qualifié de bioprothéique car « ses parois sont recouvertes non pas de silicone ou de caoutchouc mais de tissus biocompatibles avec le sang. Il se veut également physiologique. Autrement dit, il vise à s’adapter à la situation de l’individu. Lorsque celui-ci exercera une activité physique par exemple, le rythme accélérera. Et diminuera au repos ».